Besançon : plus d’un millier de manifestants contre la gestion de crise
22 novembre 2020
Toufik-de-Planoise (97 articles)
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Besançon : plus d’un millier de manifestants contre la gestion de crise

Renforcement du système de santé et d’éducation, préservation des acquis sociaux, considération des plus modestes et précaires, soutien aux petits commerçants et artisans, arrêt des politiques jugées liberticides… voilà quelles furent à nouveau les revendications majeures de ce samedi 21 novembre. Un front large rappelant le balbutiement des gilets jaunes, qui part des chasubles historiques aux syndicats, en passant par les auto-entrepreneurs et les autonomes. Partie de Révolution à 15h45, cette foule hétéroclite s’est réunie dans les slogans hostiles au Gouvernement et ses mesures restrictives.

Aperçu du cortège, rue de la Préfecture peu avant 16h00.



Des chiffres qui passent du simple au double.
Lors de la première manifestation du samedi 7 novembre, nous avions comptabilisé environ 500 participants au plus fort de l’événement (400 Autorités, 700 organisateurs). Le second « round » trois semaines plus tard n’a fait qu’accroître la détermination, puisque malgré la tenue d’un rassemblement parallèle au moins 1 000 protestataires battaient le pavé selon nos estimations (900 Autorités, 1 200 organisateurs). « Le début du cortège arrivant devant les portes de la Préfecture les derniers retardataires quittaient seulement les Carmes » soulignait par exemple un agent Ginko.

Entre Préfecture et Carmes, des flots intarissables.

Un succès qui ne manque pas de surprendre les observateurs, une source policière confiant ainsi son « étonnement face à l’écho suscité dans ce contexte. » Lors du défilé, un cercueil fut transporté jusqu’au « palais Mathurin », afin que son principal locataire « soit pleinement conscient des conséquences extrêmes que subi actuellement la population. » « Nous sommes en train de crever. Je suis restaurateur indépendant, avec une famille à nourrir. Que l’État prescrive des règles drastiques, soit. Mais qu’il ne nous enterre pas ! » résume un quarantenaire, venu de Belfort.

Rapidement peu après seize heures, la foule se scinde au niveau de la rue Charles Nodier. Beaucoup veulent alors rejoindre l’autre rendez-vous du week-end, en l’occurrence la manifestation contre les violences faites aux femmes qui se déroule au parvis des Droits de l’Homme. Après bien des hésitations et imbroglios, la convergence s’accomplit finalement vers 16h30… pour mieux éclater. Au bout de dix minutes, un noyau d’environ 150 téméraires se forme et décide de reprendre la rue. De ce côté-ci, il n’est toutefois pas question d’altérer la légitimité des causes défendues.


Entre couacs et dissensions… jusqu’au face-à-face.
« Après faut avouer que les différences entre ici et là sautent aux yeux quand même, suffit juste de faire un peu d’sociologie… » lâche un étudiant. « Mais on trouve ça dommage que la synergie ne se fasse pas, comme d’habitude. Dans le petit milieu militant bisontin personne ne se parle, et voilà le résultat » assène un autre visiblement amer. « Nous on pense peut-être égoïstement aux deux ans du mouvement, mais après tout ce qu’on a sacrifié et espéré pour il faut aussi nous comprendre. Chacun devrait faire un pas vers l’autre, et ça ne se fait pas » constate une mère de famille.

À 17h00 près de la City, un gâteau est déballé pour fêter les deux du mouvement des gilets jaunes.

Une incompréhension que tentent justement de briser certains activistes, un groupe féministe ayant un pied dans ces deux combats étant présent dés 14h00. En vain. Si le gros des troupes est resté près de la Mairie avant une marche dans le vieux-centre, peu avant dix-sept heures la séparation est consommée avec une cohorte séditieuse. Celle-ci se retrouve près de la City, avec cocktails et gâteaux afin de fêter dignement « leur anniversaire. » Ils poursuivent inlassablement leur route, jusqu’à gagner la gare Viotte complètement verrouillée à leur arrivée.

La voirie et la circulation ne sont certes pas entravées, mais la fluidité évidemment difficile jusqu’à bon port. Il est 18h30 à Chamars, ni le voyage ni le froid n’ont calmé la rage. Reste une soixantaine de révoltés, dont plusieurs incendient une poubelle au milieu du carrefour. Le dispositif de gendarmes mobiles positionné à la Gare-d’eau intervient alors par une charge, repoussant les assaillants jusqu’au palais de Justice. Ce sera là l’unique tentative de velléité, chacun s’éparpillant ensuite dans la cité. Deux interpellations sont réalisées Grande rue, concluant définitivement la soirée.


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