Alerte Info : « drogue du violeur » utilisée dans des bars à Besançon
9 janvier 2019
Emma Audrey (159 articles)
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Alerte Info : « drogue du violeur » utilisée dans des bars à Besançon

Nous avons été contactés à la rédaction sur une situation alarmante, qui semble perdurer depuis la rentrée à Besançon. Des témoignages multiples nous alertent sur la suspicion d’ajout de drogues de type GHB (dite aussi « drogue du violeur ») dans les verres de plusieurs personnes, à leur insu. Plusieurs bars et établissements de nuit de la boucle seraient concernés.

Nous avons contacté Antoine, lanceur d’alerte sur la situation. Il travaille dans le milieu de la nuit et a eu connaissance de ces épisodes depuis le mois de septembre. « Une copine à qui j’avais payé un verre la veille, m’a appelé pour me demander des informations sur la soirée, car elle ne se souvenait de plus rien ». C’est le symptôme le plus important de ce genre de drogue, le blackout avec perte de mémoire.  Il nous a confié avoir vécu la même chose un soir quand il se trouvait en boîte pour son travail comme dj. « Je devais travailler du coup, pas de consommation d’alcool importante et pourtant j’ai eu le même black-out que mon amie avec au réveil une sensation d’avoir été drogué. » Ensuite plein d’autres témoignages qui l’ont fait comprendre que c’était une série de situations, pas un cas isolé et que c’était sérieux.

Le GHB est une drogue synthétique qui porte le nom de « drogue de fête », « drogue du violeur » ou « Viola easy ». La GHB est illégale pour des nombreuses raisons de santé (maladies multiples liées à cette drogue et bien entendu, risque élevé de mort) . C’est en somme le médicament Gamma-hydroxybutyrate (GHB). Une forme autorisée (l’oxybate de sodium) est utilisée aux Etats-Unis en traitement pour les personnes souffrant de narcolepsie.

La drogue se trouve sur le « marché » en forme liquide, de poudre ou pilule, mais ce qui rend son utilisation indétectable, c’est son manque de gout et d’odeur. D’où l’utilisation intense à l’insu des personnes, le plus souvent en boîte ou dans les bars.

Les symptômes, une fois cette drogue ingérée, sont rapides: somnolence, fatigue, faiblesse. Dans certains cas hallucinations, délires, difficultés à respirer, perte de coordination et d’équilibre. On remarque le plus souvent des nausées et vomissements et au final un état comateux. Les symptômes commencent à apparaître 10 à 20 minutes plus tard. En cas d’excès dans la dose, cela peut provoquer la mort.

Pour les consommateurs de drogues, être informé correctement est essentiel. Cette molécule apparaît sous plusieurs noms sur le « marché »: Nitro bleu, Les pompes de cerise, Méthamphétamine de cerise, Fille facile, Gamma G, Ecstasy liquide, Gouttes de citron, Rêve naturel, L’héroïne du pauvre,  Scoop ou Vita G.

Les conseils les plus importants quand vous sortez en soirée :

  1. Ne jamais accepter une boisson de la part de qui que ce soit (même des « amis »). Si on veut vous payer une boisson, allez directement au bar et récupérez la boisson de la main du barman/barmaid.
  2. Ne jamais laisser sa boisson sans surveillance. N’allez pas danser en laissant votre bouteille ou verre sur la table.
  3. Si vous avez un doute sur votre état (une forte fatigue qui s’installe, perte d’équilibre, vision truble) en urgence, adressez-vous directement au barman/barmaid en expliquant que vous pensez avoir été drogué.e et que vous ne vous sentez pas bien. Il/elle pourra appeler les pompiers et ainsi vous ne risquez pas de vous faire agresser (viol, vol, etc)
  4. Ne faites pas une confiance aveugle aux amis. C’est malheureux de dire, mais plusieurs cas ont été recensés ou des « amis » avaient abusé de la confiance de leur victimes.

Une vidéo tourne pas mal sur les réseaux sociaux, ou l’on voit la façon dont on peut droguer la boisson d’une personne, même pendant qu’elle danse avec son verre à la main. La victime dans cette vidéo était en train de se filmer, ce qui lui a permis de voir l’action de l’agresseur. Beaucoup d’autres n’ont pas eu cette chance.

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- Journaliste grand reporter.