Besançon : journée internationale pour le droit à l’avortement
Suivant la journée internationale pour le droit à l’avortement, organisations syndicales, partis politiques, mouvements de jeunesse, tenaient à ce que cette date continue à être commémorée dans la capitale comtoise. Une petite centaine de personnes étaient réunies ce jeudi 28 septembre place Louis Pasteur, entre pancartes, prises de parole et chant de l’hymne des femmes. Ainsi que remarqué par bien des participant-e-s, élu-e-s et représentant-e-s ont surtout brillé par leur absence. Un défaut qui s’ajoute à l’état des lieux dressé sur l’IVG dans le monde et plus singulièrement en France, où les craintes se multiplient quant à la sacralisation de ce principe et ses conditions concrètes d’accès.
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« En 2023, une femme meurt toutes les neuf minutes d’un avortement clandestin. » C’est par ces mots percutants que le rassemblement s’engage, afin de dresser un contexte mondial pour le moins mitigé. En Amérique du Sud, au Moyen-Orient et en Afrique, principalement, l’Interruption Volontaire de Grossesse demeure fortement réprimée dans la loi et les coutumes. « Le symbole du cintre, c’est pour cela… évoquer un passé proche que nos grands-mères ont connu, mais également un présent toujours en vigueur dans bien des territoires où cette situation provoque de graves conséquences médicales, légales et sociales » explique t-on du côté de SUD/Solidaires.
En Europe aussi ce droit reste précaire, car si le nombre de pays à l’interdire ou le restreindre est marginal (Pologne, Malte, Andorre, Monaco) les entraves pratiques perdurent voir progressent (Italie, Espagne, Hongrie). Un phénomène qui inquiète aussi en France, où près de 10 % des centres et services dédiés ont fermé ces dernières années. « l’IVG est certes garantie dans notre pays, mais son bénéfice concret demeure parfois compliqué. Casse de l’hôpital public, pénurie de médicaments, durées légales, clause de conscience, pression de lobbys fondamentalistes, ostracisme de minorités, sont autant de réalités qui perdurent » décrit une membre de CoDéS 25.
Loin d’une mobilisation de témoignage, nombre de participant-e-s exhortent donc à ce que de nouvelles avancées s’opèrent. « Sacraliser ce principe dans la constitution, appliquer les décrets autorisant les IVG instrumentales par les sages-femmes, inclure les minorités de genre dans l’équation, voilà quelques demandes… mais c’est aux représentant-e-s et aux élu-e-s de s’en emparer, pour que les conditions s’améliorent. Car dans les faits, l’accès inconditionnel et gratuit n’est pas automatique. Mais la santé en général et ce volet là en particulier n’interpelle que trop peu, aujourd’hui encore presque aucun notable n’a fait le déplacement » se désole Marlène, étudiante.
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