Communiqué de presse intersyndical : Répression 1er mai à Besançon
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Intersyndicale : UD FO – FSU 25 – Solidaires 25 – Solidaires Etudiant.es Besançon – AEB – CGT Etudiants salariés
1er Mai 2023 à Besançon, 10 000 travailleurs-ses et étudiant.es défendent leurs droits, la police se déchaîne jusque dans le cortège ! A peine la manifestation s’est-elle ébranlée en direction de la place Leclerc que déjà, dès l’avenue Siffert, des agents de la BAC (Brigade anti-criminalité !), qui ne seront identifiés comme tels que plus tard, interviennent brutalement dans la tête de cortège pour contrôler et arrêter des manifestants !
De mémoire de syndicalistes, c’est du jamais vu. Des criminels en puissance se seraient-ils in troduits dans leurs rangs ? Les arrestations commencent : tout au long de cette journée d’un 1er mai décidément pas comme les autres, alors que des manifestant.es continuent à défiler, que d’autres s’arrêtent pour boire l’apéro de la fraternité ou partager un repas solidaire sur les places, la police se déploie dans tout le centre ville, la police traque, la police frappe, la police gaze, la police arrête, la police met en garde à vue… jusqu’à 33 personnes !
Cible : la jeunesse ! Etudiante, lycéenne, laborieuse, qu’importe ! Il s’agit de faire du chiffre ! Le ministre Darmanin en a besoin pour atteindre ses propres objectifs et faire taire par tous les moyens la contestation de rue…
Gardes à vue jusqu’au soir, jusqu’au lendemain, jusqu’au surlendemain parfois. Baste, 33 personnes à enfermer dans quelques misérables cellules de 6 m 2, 33 individu.es à identifier, 33 à qui signifier leurs droits (en principe, mais en principe seulement), 33 à interroger, 33 PV à rédiger, 33 gardé.es à vue à ficher, à intimider, à faire mariner dans leur jus en attendant que la Justice s’en mêle, ça aussi, à la Gare d’Eau, c’est inédit ! Y’a pas les officiers de police judiciaire sur place pour faire le taf, faut les rappeler, y’a qu’une procureure de service, faudrait appeler des médecins et des avocats, faudrait prévenir les familles des mineur.es…
Tant pis pour les sacrifié.es : fallait pas être là, fallait pas rester là, traverser le pont Battant tout seul devant les bataillons de police, être en groupe dans la Grand’ Rue, se détendre au Parc dans le périmètre interdit, tant pis pour celles et ceux sur qui les coups tombent ! En fin d’après-midi, 17 gardé.es à vue étaient remis.es en liberté, peut-être parce que l’Etat n’avait rien trouvé de tangible pour les poursuivre immédiatement en justice… C’est vrai que marcher dans la rue avec une bouteille d’eau sur soi ou un tambour, ce n’est pas encore un délit (la future loi anti-casseurs de Darmanin fait le nécessaire). D’autres sortiront plus tard, dans la nuit, le lendemain, peut-être avec des convocations ultérieures chez le juge, les dernier.es auront passé 48h dans les geôles et certain.es ont été jugé.es en comparution immédiate. Tel est le tableau de chasse du Commissariat de Besançon et du Préfet du Doubs.
Surenchère du 1er représentant de l’Etat dans le Département, après qu’il a dû rengainer son arrêté d’interdiction de manifester à La Cluse et Mijoux le 27 avri l, lors de la venue de Macron dans la geôle où est mort Toussaint Louverture ?
En tout cas, pour celles et ceux qui ont servi de gibier le 1er mai, le bilan en termes de manquements au respect des droits de la personne est accablant : les témoignages rapportent brutalités lors des arrestations, violence gratuite, insultes, humiliations… jusqu’au maintien dans les cellules sans rien à boire et sans être autorisé.e à aller aux toilettes. Familles non-prévenues. Droits des gardé.es à vue non-signifiés et donc non-exercés…
Une forme de torture ?
Pour dénoncer ces pratiques, les organisations syndicales signataires organisent une conférence de presse le lundi 15 mai à 11h, à la Maison des Syndicats (grande salle de réunion), 4B rue Léonard de Vinci.
UD FO – FSU 25 – Solidaires 25 – Solidaires Etudiant.es Besançon – AEB – CGT Etudiants salariés