La Suisse autorise l’abattage de deux loups Jurassiens
6 septembre 2021
amaury (2 articles)
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La Suisse autorise l’abattage de deux loups Jurassiens

L’OFEV, l’office fédéral de l’environnement en Suisse a approuvé les demandes de tir de régulation des Cantons de Vaud et du Valais. Quatre jeunes loups, dont deux de la meute du Marchairuz dans le Jura Vaudois, à la frontière de Chapelle des Bois (Doubs) et Bois d’Amont (Jura) sont dans le viseur. Cette décision survient après une dizaine d’attaques attribuées au loup depuis le début de l’été. L’association Humanimo dénonce cette décision. Pour elle, c’est prendre le risque d’aggraver la situation.
Deux manifestations sont prévues en Suisse, l’une d’elle est favorable à cette mesure, l’autre, la condamne et demande la suspension de la décision.

Dans un communiqué du 30 Aout, l’OFEV, l’office fédéral de l’environnement en Suisse, approuve la demande du Canton de Vaud d’un tir de régulation de deux loups au Col du Marchairuz, dans le Jura Vaudois, de l’autre côté de la frontière de Chapelle des Bois (Doubs) et de Bois d’Amont (Jura).
Cette autorisation arrive après une dizaine d’attaques de troupeaux de bovins depuis le début de l’été.

Le canton de Vaud dépose la demande, suite à neuf attaques de troupeaux de bovins attribuées au loup. Les animaux portent des marques de morsures aux jarrets, typique des méthodes de chasse du canidé. Dans le canton du Valais, ce sont des troupeaux de moutons qui ont également subi ses attaques.

L’OFEV accorde alors la possibilité aux cantons d’ordonner le tir de deux jeunes loups pour chacun des cantons. Il recommande de tirer les individus lorsqu’ils sont en groupe et à proximité des habitations ou de troupeaux.
L’objectif affiché étant que les autres membres de la meute comprennent qu’il y a un risque à s’en approcher et donc supprimer les attaques.

Interrogée, l’association de défense des droits des animaux, Humanimo, dénonce cette décision. Pour elle, tirer n’est jamais une bonne solution car tuer un loup revient à prendre le risque de supprimer un dominant qui ne présente pas de comportement déviant et à faire exploser la meute. Ainsi, plutôt que d’avoir plusieurs individus chassant collectivement une proie de taille conséquente (cervidés, sangliers par exemple), chaque loup chasserait en solitaire et se rabattrait sur des proies plus faciles, notamment les troupeaux.
Pour le référent chasse et faune sauvage de l’association, l’abattage des jeunes loups devant le reste de la meute ne serait pas suffisant à créer au sein des individus le sentiment d’un danger réel à chasser dans les troupeaux et donc à endiguer ce phénomène.
Humanimo invite à questionner à nouveau la protection des troupeaux, notamment par l’usage de patous, de grands chiens utilisés pour protéger les animaux ou en développant d’autres techniques pour tenir à distance le loup des élevages.

Deux manifestations sont prévues dans le canton de Vaud. L’une d’elle a lieu le 17 Septembre à 19h30 à Mollens. Des feux seront allumés en soutien aux éleveurs « victimes de la prédation du loup« , elle est organisée par Claude Alain Gebhard, député Vert’libéral pour qui la cohabitation entre les éleveurs et les grands prédateurs est impossible. Il défendait notamment la révision de la loi sur la chasse qui aurait permis d’abattre plus facilement le loup si elle était passée.
L’autre devait avoir lieu ce samedi 4 septembre au Col du Marchairuz pour dénoncer la décision de l’OFEV et demander au Canton de suspendre sa décision. Elle est finalement reportée a une date encore inconnue au moment de l’écriture de cet article.

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