Planoise : bavure policière ou accident de la route ?
Ce jeudi 4 mars à Besançon, un incident est survenu dans le cadre d’une intervention policière. Alors qu’un jeune homme circulait sans casque à bord d’un scooter, celui-ci a été intercepté par une équipe pédestre avenue de l’Île-de-France. Mais perdant rapidement le contrôle de son véhicule, le conducteur s’est alors lourdement encastré dans une camionnette. Selon plusieurs témoignages directs et concordants, les forces de l’ordre ne seraient pas étrangères à ce résultat. Arrivant à leur hauteur le planoisien aurait en effet été aspergé de bombe lacrymogène, provoquant sa chute.
Une « bavure » affirmée par une dizaine de témoins directs.
Il est 13h15 ce jeudi à Planoise, une litanie de sirènes s’affaire en ce début d’après-midi pluvieux. Un jeune homme est pris en charge par le SAMU, pendant que sa bécane est chargée sur une dépanneuse. Tout autour une trentaine de policiers « sécurisent » les lieux, munis de lanceurs de balles de défense. En présence de tout ce que compte la ville de gradés, la tension est palpable. Si malgré plusieurs tentatives rien ne filtre côté commissariat, les témoignages recueillis par nos soins s’évertuent à dresser une scène pour le moins brutale. Car, pour tous ceux interrogés, il ne s’agit pas d’un « banal » accident de la route, mais d’une véritable « bavure. »
« Le conducteur approchait du rond point de l’Île-de-France, au niveau du centre Nelson-Mandela. Il n’a sans doutes pas percuté, mais des policiers l’avaient apparemment repéré et l’attendait. Peut-être voulaient t-il l’arrêter car il ne portait pas de casque. Toujours est-il que les choses se sont emballées. J’ai vu un des fonctionnaires brandir une bombe lacrymogène modèle extincteur à sa hauteur, et dix secondes après le scooter et son occupant se crachaient sur une camionnette garée là » nous confie t-on. « Il a été aspergé de gaz, c’est ça qui lui a fait perdre le contrôle du véhicule » précisent plusieurs personnes alors postées non-loin du centre-commercial.
« On a dû le secourir nous-même. »
La passivité des uniformes aurait été de rigueur, ceux-ci se contentant de rester en retrait. Trois « charbonneurs » affirment alors être intervenus avec d’autres personnes, afin de contacter les pompiers et porter assistance au blessé. « On a tous soulevé le camtar, où sa jambe était coincée. On a dû le secourir nous-même au final. Les flics, eux, n’en menaient pas large. » La victime a été transportée à l’hôpital Jean-Minjoz, mais aucun pronostic grave ne serait actuellement engagé. Ces versions, qui devront être confirmées par l’enquête et notamment la vidéosurveillance, sont toutefois d’ores-et-déjà étayées par des contributions pléthoriques et variées.
Cette affaire n’est pas sans rappeler trois autres dossiers analogues, également survenus ces dernières années à Planoise. En février 2015, juin et septembre 2019, c’est à chaque fois un même « drame » qui s’est ainsi répété : une simple rencontre entre un deux-roues conduit par un « jeune » et un véhicule de la BAC, se soldant par une admission aux urgences dans un état grave. Soutenues par leurs proches, toutes les victimes présumées avaient déposé plainte à l’époque. Récemment nous avions aussi pu constater des rapports tendus lors de la soirée du 14 juillet 2020, quelques jours avant une agression filmée qui entraînera l’ouverture d’une enquête de l’IPGN.