Procès de la honte : relaxe pour le journaliste Toufik-de-Planoise
10 janvier 2024
Emma Audrey (162 articles)
Share

Procès de la honte : relaxe pour le journaliste Toufik-de-Planoise

Ce Mercredi 10 Janvier, un procès, tout à fait particulier se tenait au Tribunal de Grande Instance de Besançon. Un procès où, au final, c’est le journalisme qui était jugé. « Un procès de la honte », diront les soutiens du journaliste. Un procès qui arrive suite à la plainte de l’association Alliance Vita (association militant principalement contre l’avortement et l’euthanasie) contre la présence du journaliste Toufik de Planoise, dépêché sur place par la rédaction Radio BIP / Média 25, lors d’une action coup de poing d’un collectif féministe. Soyons clairs. Il s’agit ici de l’une des pires tentatives d’attaque contre le travail journalistique que l’on a pu voir en France

Tout a commencé le 30 Janvier 2023, quand un groupe de militant.e.s a fait irruption dans une réunion privée (et payante) de l’association Alliance Vita, association connue entre autres pour son positionnement contre l’adoption d’enfants par les couples homosexuels et contre le mariage homosexuel. Le groupe avait souhaité interrompre cette conférence privée pour les confronter et « rappeler qu’elles sont un certain nombre de personnes à ne pas vouloir laisser la ville aux fachos » comme l’indiquait une participante au micro du journaliste Toufik de Planoise. C’est d’ailleurs grâce au travail du journaliste Toufik de Planoise que la population bisontine a pu être au courant de cet événement.

Bien identifié comme journaliste lors de la couverture de cette action, c’est l’association Alliance Vita qui n’a pas apprécié tout simplement sa présence. Et le parquet bisontin lui a donné raison en poursuivant le journaliste

D’ailleurs, le substitut du procureur a été très explicite: « vous avez donc pénétré dans l’enceinte de cette conférence, caméra à la main, en suivant de loin les militants, mais sans payer » (les 24€ de frais de participation) a-t-il expliqué dans sa plaidoirie. « Certes, sans violence », va-t-il l’accorder et « en tant que journaliste ». Donc factuellement, un journaliste, caméra à la main qui suit un événement de nature publique et d’intérêt général. Rien de plus ni de moins. Pour cela il demande au juge de prononcer une condamnation pénale de 150€ d’amende. Certes, en plus des 3800€ de préjudice matériel (et de l’article 700) demandés par la partie civile et de 500€ de préjudice à l’image de l’association et de 500€ de préjudice moral. Le tout pour la simple présence d’un journaliste lors de cette action non violente. Aucun matériel n’a été cassé, aucune violence physique n’a été exercée sur les organisateurs. Ce que les représentants de l’association dénoncent se limite à des slogans, le câble d’un ordinateur débranché et du « tapage de casseroles ».

L’avocat du journaliste, Maître Stucklé, clairement choqué par cette situation, s’exclame : « Je suis vraiment perplexe! Pourquoi je suis là?! On n’arrête pas de parler de la liberté d’expression et on attaque un journaliste qui fait son travail d’information. Suis-je le seul à être sidéré ? »

Pour Toufik de Planoise, il s’agit d’un énième harcèlement judiciaire à son encontre. Après une énorme vague de harcèlement, de menaces de mort et de doxing de la part de l’extrême droite, il subit à nouveau les foudres du parquet bisontin, clairement pour avoir fait son travail de journaliste.

La juge n’a pas donné suite à la demande du parquet et de l’association Aliance Vita. La relaxe du journaliste a été prononcée, cependant, la question reste: pourquoi le parquet a poursuivi ce journaliste indépendant, uniquement pour avoir fait son travail. Autre question qui réside. Pourquoi aucun média ou journaliste, mis à part la rédaction Radio BIP/Média 25 qui a publié un communiqué dénonçant cette situation, n’a réagit … Le parquet a 10 jours pour faire appel de cette décision…

Réaction de Maître Fabien Stucklé et du journaliste Toufik-de-Planoise à la sortie de l’audience

video
play-sharp-fill

Ce contenu est sous copyright. Toute utilisation/téléchargement/republication sans notre accord est formellement interdite. Pour toute question concernant le copyright, merci de nous contacter. (Plus d'info : Article L335-2 - Code de la propriété intellectuelle)

Message très important

La rédaction journalistique de Radio BIP / Média 25 risque de disparaître

Sans votre participation, notre équipe de journalistes peut disparaître. Nous sommes un média indépendant, associatif et non profit qui a comme unique angle les droits humains. Zéro publicité et un contenu 100% gratuit et accessible. Notre mission: uniquement vous informer, donner la parole à celles et ceux qui ne l'ont pas et jouer notre rôle de contre-pouvoir dans une société qui devient de plus en plus opaque. En participant financièrement (même 1€ compte) vous faites en sorte que ce travail continue.

Emma Audrey

Emma Audrey

- Journaliste grand reporter.