Besançon : petite casserolade et grandes inquiétudes
Alors que la manif’ syndicale de mardi rassemblait environ trois-mille personnes, il n’y avait qu’une petite centaine de personnes à la « casserolade » du jeudi soir place du Huit-Septembre 1944. La réforme des retraites vient d’être officiellement promulguée, alors que le débat parlementaire sur une éventuelle abrogation a été empêché… mais cette fois pas d’effusion populaire comme le 16 mars dernier, lorsque l’article 49-3 était brandi pour faire passer la loi en force.
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Contre mauvaise fortune bon cœur, les syndicalistes, étudiant-e-s et militant-e-s donnent de la voix. Côté politique la France Insoumise proclame le « serment solennel du 8 juin », promettant de continuer la bataille avec déjà une motion de censure qui se profile. Mais le relâchement est flagrant, les jeunes étant affairé-e-s entre examens et préparation de la prochaine rentrée quand des habitué-e-s ont indiqué s’abstenir en raison de l’attentat survenu à Annecy.
« On ne risque pas de lâcher aussi facilement, ces deux années volées on va les récupérer ! » assène Noëlle Ledeur, de SUD/Solidaires. Même son de cloche pour les universitaires, l’Alternative Étudiante de Besançon (AEB) et Solidaires Étudiant-e-s étant particulièrement mobilisé-e-s et visibles. Occupée depuis bientôt quatre mois continus, la faculté de Lettres est devenue une référence du mouvement : écrin de vie, lieu d’enseignement alternatif, centre de lutte.
Une colère froide mêlée à une soif de justice sociale persiste donc, ainsi que le déclame un message tagué sur du cellophane : « l’excuse de l’article 40 : et la suppression de l’ISF, cela n’affectait pas le budget de l’État ? » Alors que depuis janvier les un.e.s et les autres affirment sans cesse « la fin des hostilités », les protestations ont toujours su rebondir ; le 1er mai en est une illustration, alors que les Jeux Olympiques de 2024 font l’objet de toutes les spéculations.
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