Besançon : tensions et casserolades accompagnent la visite du Ministre François Braun
Le Ministre de la Santé François Braun était en tournée dans la région, avec Besançon pour étape finale hier jeudi 11 mai. Reçu dans une entreprise d’innovation médicale, la matinée n’a pu s’opérer qu’avec le concours d’un important dispositif policier. Mais la délégation ne s’est pas risquée à pénétrer aux abords du CHRU Jean-Minjoz voisin, où une centaine de protestataires l’attendait de pied ferme. Aux cent jours d’apaisement requis par le Président Emmanuel Macron, c’est donc une sixième « casserolade comtoise » qui a voulu répondre sur les retraites et le service public.
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Après le passage du ministre des armées Sébastien Lecornu le 21 avril dernier, hier jeudi 11 mai les fameuses « casserolades » comtoises ont cette fois accompagné le ministre de la santé François Braun. Une simple visite de l’entreprise « RD-Biotech » était ainsi prévue dans les Hauts-du-Chazal, mais les opposant-e-s à la réforme des retraites ainsi qu’une partie du personnel hospitalier ne voulaient pas manquer l’occasion d’exprimer leurs revendications. Si aucun arrêté préfectoral n’est venu atténuer leur colère, les moyens policiers déployés étaient toutefois impressionnants.
Une rangée fournie de boucliers, à laquelle il faut ajouter plusieurs permanent-e-s consacré-e-s au MP7 cougar ainsi qu’une équipe mobile de la Brigade Anti-Criminalité. Un large périmètre d’interdiction a ainsi été instauré, stoppant en amont la petite centaine de contestataires engagé-e-s. Ces participant-e-s y voient une entrave au droit de manifestation. Quitte à jouer un peu des coudes avec les uniformes, répliquant à coups de matraque et de bombes lacrymogènes à main.
« Nous étudions les recours légaux possibles, tant concernant l’entrave que les blessures infligées constatées par certificats médicaux » nous confirme à froid le syndicat Force Ouvrière. Cependant la détermination est restée audible de huit heures à midi, via une multitude de « dispositifs sonores portatifs » : matériel de cuisine, tambours, sifflets, cornes de brume, mégaphones, ou encore sono avec le titre des « vulves assassines. » Sur le chemin les marques de soutiens n’étaient pas rares, des agent-e-s aux cadres n’hésitaient pas à afficher depuis leur fenêtre « +2, c’est non.
François Braun est quant à lui resté dans son blockhaus, entouré d’un parterre d’élu-e-s et de représentant-e-s. Alors que le CHRU Jean-Minjoz n’était qu’à quelques centaines de mètres, l’ex-urgentiste ne risquera pas d’y faire un petit crochet. Un symbole fort pour l’infirmier et syndicaliste Sud/Solidaire Marc Paulin, qui dénonce une forfaiture s’inscrivant « dans une politique de mépris et de casse du service public. » Une analyse partagée jusqu’aux rangs de la droite, à l’instar de l’ancien médecin et conseiller municipal Pascal Bonnet s’interrogeant sur Twitter.
Alors que le 17 avril le Président Emmanuel Macron annonçait le lancement de « cent jours d’apaisement », les comités d’accueil se sont aussitôt multipliés dans la région : le 21 à Belfort avec le Ministre du commerce extérieur Olivier Becht, le même jour à Lons-le-Saunier avec la Ministre de l’Égalité femmes-hommes Isabelle Rome, le 27 à Pontarlier avec le chef de l’État lui-même, le 28 à Vesoul avec le Ministre de la Transition écologique Christophe Béchu, ou encore le 28 à Montbéliard avec la Présidente du groupe parlementaire Renaissance Aurore Bergé.
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