Frédéric Vuillaume, entendu par la police pour une manifestation à la gare Viotte
C’était l’un des quatre-vingt manifestants qui s’est rendu à la Gare de Viote à Besançon, ce 20 avril et il est la deuxième personne ayant reçu une convocation au commissariat de police pour « entrave à la mise en marche ou à la circulation d’un train ». L’autre personne est notre journaliste, en mission de reportage lors de cette même manifestation.
La manifestation spontanée arrivait suite à l’appel de l’intersyndicale, en vue d’une opération de tractage et de soutien aux cheminots en lutte contre la réforme retraite. Plusieurs manifestants avaient décidé d’occuper le hall de la gare de Viotte qui s’est transformé dans une occupation des rails pendant 30 minutes. Environ 80 personnes ont manifesté ce jour-là sur les rails, mais la police va cibler un seul manifestant: Frédéric Vuillaume. « Une habitude » soupire le syndicaliste Force Ouvriere, connu pour avoir manifesté dans le mouvement Gilets Jaunes. Il sait qu’il sera toujours visé, il a compris depuis longtemps qu’il est visé spécifiquement par les autorités, peu importe la manifestation
La preuve, un nouveau PV qui arrive dans sa boîte postale: une contravention de 135€ pour « distribution d’imprimé ou d’objet à l’occupant d’un véhicule circulant sur une voie publique ». Coupable de tractage en somme, lors d’une manifestation spontanée le 12 Avril. Et ce n’est qu’un pv dans une très longue série. Derniers en date, deux PV à 135€ chaque, l’un pour « refus d’obtempérer à l’ordre d’enlever un objet entravant la circulation sur une voie publique » l’autre pour « depot ou abandon d’ordures, de déchets, de matériaux ou d’objets hors des emplacements autorisés » lors d’une action de blocage filtrant des camions à Marnay dans le 70, contre la reforme retraites. Une action syndicale, comme beaucoup d’autres en France.
Ce mercredi, la convocation pourrait déclencher une garde à vue. Le fait reproché est une infraction pénale punie de six mois d’emprisonnement et de 3 750 € d’amende. Un appel à soutien a été relayé sur les réseaux pour 8h devant le Commissariat de Police de Besançon