Besançon : la conférence pro-vie d’Alliance VITA perturbée par des manifestant.e.s
Lundi dernier au centre Diocésain de Besançon, l’association catholique conservatrice « Alliance VITA » organisait une conférence sur la « bioéthique. » Une tribune réactionnaire hostile à l’IVG, aux personnes LGBTQIAP+ et aux idées féministes, selon ses opposant.e.s, qui ont perturbé l’événement, jusqu’à l’arrivée de la police.
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Après Strasbourg en Alsace, Besançon en Franche-Comté. Ce lundi 30 janvier, l’ambiance était chaude au centre Diocésain. En effet l’association catholique conservatrice « Alliance VITA » y organisait une conférence sur la bioéthique, c’est-à-dire hostile à l’IVG, à l’euthanasie et à l’extension des droits féministes et LGBTQIAP+. La quatrième et dernière date du genre, dans le cadre de séances de formations militantes proposées partout en France. Outre la nature de l’événement et des organisateurs, cet accueil béni par l’archevêché en a fait sourciller plus d’un.e… quelques jours après l’annulation d’une conférence sur la franc-maçonnerie, jugée incompatible avec les valeurs de l’Église. Face à ce qu’ielles dénoncent comme étant une « tribune de haine », une trentaine d’opposant.e.s se sont réuni.e.s dès 20h15 pour investir et perturber pacifiquement l’assemblée.
« Ces gens là sont les plus aguerris et convaincus par leurs idéologies nauséabondes, nous ne sommes donc pas là pour engager un dialogue avec elleux. Vu que notre existence semble les déranger, alors nous allons au bout de la logique : interrompre leur rhétorique discriminante, les confronter aux concerné.e.s, et rappeler que nous sommes un certain nombre à ne pas vouloir laisser notre ville aux fachos » indique une participante. Pancartes et autocollants, mais aussi banderoles proclament « Alliance VITA – tu pues le patriarcat » ou encore « mon corps – mon genre – mon choix – ta gueule. » À l’arrivée du groupe dans la salle de l’auditorium, la confrontation vire parfois à l’affrontement avec les responsables. Une bousculade qui n’entachera pas la détermination des protestataires, envahissant le site en suscitant l’incrédulité de la vingtaine de personnes présent.e.s.
Instruments de musique, slogans, chants et danses, s’inscrivent pendant cinq à dix minutes, le concert improvisé ne s’estompant qu’avec le départ volontaire de ces invité.e.s surprise. Lorsque la nuée retrouve la voie publique rue Laurent Mégevand, un équipage des Brigades Anti-Criminalité (BAC) débarque en urgence pour boucler le bâtiment. Les agents traqueront les protagonistes dans les voies et promenades adjacentes, tout en se limitant à un simple contrôle d’identité. « On est content.e.s de voir que la police intervient rapidement pour des choses graves, quand on voit le nombre de féminicides qu’elle n’a pas traité avec autant d’égards » lance l’une d’elle. La remarque déplaît aux fonctionnaires, qui entendent alors faire la leçon. Loin du regard de notre caméra, repoussée à une dizaine de mètre après avoir vainement exigé « de stopper nos prises illégales. »
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