Planoise : associations et habitants inquiets quant à l’avenir de leur réseau de chaleur
L’énergie reste une question épineuse, à Besançon comme ailleurs. Alors que la raréfaction des ressources et l’inflation galopante sont dans toutes les têtes, la question du réseau de chaleur de Planoise vient d’apparaître dans le débat public. En effet le Grand Besançon Métropole escompte proposer un renouvellement du mode de gestion, toujours axé sur une délégation de service public mais cette fois sur une durée de vingt années. Loin des six du contrat en court, qui d’ailleurs ne s’achèvera que le 1er janvier 2025. Un collectif s’est constitué pour dénoncer la situation, mais aussi défendre la nécessité de concertation avec les habitants et le choix d’une réflexion alternative que pourrait être la régie publique. Si un vote en conseil communautaire est prévu le 15 décembre, la pression des opposants commence à se faire entendre.
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Le réseau de chaleur de Planoise, c’est l’infrastructure qui permet de fournir l’essentiel du chauffage et de l’eau chaude sanitaire aux habitants et institutions du quartier. Copropriétés et parc locatif, entreprises de la ZFU LaFayette, tronçon des Hauts-du-Chazal, CHRU Jean-Minjoz, collèges et lycées, bénéficient ainsi de cette offre qui s’étend sur plus de vingt kilomètres dont treize en galeries. Institué à la fin des années 1960 et représentant près de cente-mille kilowattheure, ses sources se sont diversifiées avec le temps : incinération des ordures ménagères (un four, 35,5%), résidus forestiers (trois fours, 40,5%), gaz (deux chaudières, 18%) et cogénération gaz (6%). L’administration de l’ensemble est encadrée par une délégation de service public (DSP), dont le contrat actuel avec Celcius (filiale d’Engie) court du 1er janvier 2019 au 31 décembre 2024.
Mais durant l’été, plusieurs associations de locataires ont été informées que la Métropole souhaitait d’ores-et-déjà définir le prochain mode de gestion… quelques deux ans avant le terme de l’actuelle DSP. Un comité de douze élus est alors désigné en ce sens, afin de définir et formaliser les propositions qui seront votées en conseil communautaire. Une fois n’est pas coutume, aucun protagoniste ne vit à Planoise alors que la population n’est pas tenue au courant ni consultée. Lors d’une réunion le 18 octobre, le projet se précise : la possibilité d’une régie publique est écartée, au profit d’une concession avec investissements de vingt ans. Face à cette situation jugée « inadmissible » le collectif « pour un réseau de chaleur public et citoyen » s’est constitué, incluant le Conseil Citoyen de Planoise ainsi que plusieurs syndicats, partis, et associations.
Lors d’une conférence de presse organisée ce jour place de l’Europe, ses membres ont listés les demandes et interrogations. Deux impératifs émergent : la volonté d’une concertation réelle avec l’ensemble des usagers, ainsi que l’étude sérieuse d’une régie publique. « Comme avec le secteur de l’eau, il est possible d’opter pour ce modèle. Prenons le temps de s’y intéresser, avec et pour les habitants ! » Hausse des tarifs de l’ordre de 14% par la disparition de 1 200 logements avec le NPNRU, enveloppe de vingt-six millions d’euros pour l’extension du réseau à Saint-Jacques et la Boucle, modernisation et passage de la haute à la basse tension afin d’améliorer le rendement estimé à 85 %, etc, sont aussi sur la table. Alors que le sujet doit être examiné le 15 décembre prochain, à défaut d’un report les opposants s’apprêtent à donner de la voix. Affaire à suivre…
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