Lons-le-Saunier : un artiste censuré ?
Sur les réseaux sociaux, son annonce a été beaucoup commentée. L’artiste « Gentil Godjo » a dénoncé une véritable « censure » hier matin, regrettant de ne pouvoir finalement participer au festival « Viens voir » à Lons-le-Saunier (Jura). Cet événement local est devenu une petite référence, dédiée aux curiosités graphiques et poétiques. Une trentaine d’artistes et créateurs sont attendus à cette seconde édition, avec autant d’expositions, d’ateliers, de spectacles, de concerts… « On m’a téléphoné ce dimanche, pour m’annoncer que l’œuvre que je devais présenter ne passait pas auprès d’un sponsor et des organisateurs. Selon eux, l’expression retenue ne collerait pas avec le public de la ville. J’étais scandalisé, donc j’ai coupé cours à la discussion » indique t-il.
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Une position jugée incompréhensible, le retraité indiquant par ailleurs avoir été invité et ne demander aucune rétribution. « Je me suis investi pendant un mois dans ce projet, en associant plusieurs emblèmes chers aux lédoniens comme la Marseillaise composée par l’enfant du Pays ou la célèbre image de la Vache qui rit… avec mon côté revendicatif assumé bien sur, tout en restant dans la satire bon enfant. Est-ce ces traits là qui ont déplu ? Je ne comprends pas la raison exacte de cette tournure, mais je ne serais donc pas là les 4, 5 et 6 novembre prochains. Je trouve cela fortement dommageable, tant pour l’art que la liberté d’expression. » Sollicitée, l’association « Le Ô des mots » dit « regretter et déplorer ce désistement » et appelle Gentil Godjo à « revenir sur sa décision. »
Ses responsables détaillent : « Nous l’avions contacté il y a quelques mois pour qu’il prenne part à notre événement, avec le parti de lui donner carte blanche. Quand il a posté les images et vidéos il y’a quelques jours, nous avons pris connaissance de ses créations. Au regard de notre projet qui s’adresse à tous les publics et de notre ligne artistique, nous l’avons contacté pour lui faire part de notre inconfort. Notre événement est multi partenarial et nous devons prendre en compte aussi de manière éthique la particularité de chacun. Malgré notre insistance pour dialoguer, il a raccroché par deux fois en précisant qu’il ne participerait pas. » Mais pour le trublion, l’histoire ne s’arrête toutefois pas là ; ses admirateurs peuvent désormais, par voie postale, recevoir un de ses fameux dessins.
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