Besançon : 700 manifestant.e.s au cortège féministe
Comme chaque année à Besançon, un cortège revendicatif et festif était organisé dans le cadre de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes (avancée au samedi précédent le 8 mars). Associations, collectifs, ou organisations politiques, appelaient à cet événement, qui a réuni entre six et sept-cent participants. Au son des tambours et slogans, entre pancartes et collages « sauvages », de l’égalité salariale à la question des violences sexistes et sexuelles, la société au sens large était à nouveau prise à témoin et à partie pour que les consciences et les actes évoluent.
« Contre le sexisme, le racisme, et le nationalisme. »
Le rendez-vous avait été donné à 14h30, sur l’esplanade de la Mairie. Dédiée aux « droits de l’Homme », la terminologie choisie apparaît dés lors désuète face au thème du jour. Plusieurs élus sont présents dont la maire Anne Vignot, celle-ci soulignant la nécessité encore très actuelle des combats portés. Un état d’esprit ici partagé, et qui semble dépasser les clivages sociologiques et partisans puisque toutes les catégories étant représentées. Une banderole hissée en tête de cortège cadre toutefois le leitmotiv : « féministes contre le sexisme, le racisme, et le nationalisme. »
Si la question du modèle patriarcal et ses conséquences ont été bien sur prépondérantes, celle de la place des minorités, des revendications LGBTQIA+, ou encore l’épineux sujet des travailleurs du sexe, n’étaient pas en reste. Antispécistes, gilets jaunes, et « sorcières » des Vaîtes, complétaient le panorama. Pour tous il faut déconstruire, redéfinir, et appliquer une autre organisation sociale. « Les lois, faudrait déjà qu’elles s’appliquent » confie Nadège. Elle poursuit : « Mais globalement, ça ne va pas assez loin. Travail, maternité, agressions, la copie est presque entièrement à revoir. »
Afficher les maux.
Ainsi beaucoup rappelaient le chemin qu’il reste encore à parcourir en la matière… tant dans la libération de la parole, la prise en charge des victimes, que la condamnation des coupables. Une campagne désastreuse des forces de l’ordre, initiée le matin même, en est vite devenue l’exemple parfait. Le cas du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, fut également souvent cité. Les arrêts et allocutions ont été pléthoriques, afin d’évoquer les chiffres, récits, et réalités. Dans le même temps des groupes de collage « sauvage » déambulait, pour se réapproprier concrètement l’espace public.
« Sois fière parle fort », « le problème du viol c’est le violeur », ou encore « soyez soulagés qu’on se batte pour l’égalité et pas pour notre revanche » étaient ainsi lisibles. Pour la première fois en Franche-Comté, un tandem policier était directement imbriqué au sein des manifestants ; il s’agit des « équipes de liaison et d’information » (ÉLI). Après deux heures de périple les derniers téméraires se sont dispersés place de la Révolution, après une prise de parole notamment d’étudiants de l’ISBA. Une deuxième date est programmée par les syndicats, ce lundi à 15h00 place des droits de l’Homme.