Dijon : un groupe nationaliste attaque des manifestantes féministes
Ce dimanche à Dijon, deux visions du monde se sont confrontées. D’un côté les partisans d’une famille « traditionnelle », de l’autre les défenseurs d’un féminisme affirmé. Mais une obscure formation s’est constituée en marge du champs habituel, appliquée à résoudre ce différent par une brutalité inouïe. Plusieurs vidéos et témoignages rapportent en effet qu’une quinzaine d’individus nationalistes n’ont pas hésité à tabasser leurs opposantes du jour.
Un face-à-face entre partisans et opposants PMA/GPA.
Annoncée dans une dizaine de ville en France, les manifestations d’opposition au projet de loi bioéthique visaient également Dijon. Pour la deuxième fois en Bourgogne/Franche-Comté, « Marchons Enfants ! » entendait ainsi protester contre la légalisation de la GPA et de la PMA dans la cité des Ducs. Ce dimanche place de la République à 13h00, ils n’étaient toutefois qu’une centaine très visibles et solidement encadrés par des escadrons de gendarmerie mobile.
En annexe mais non-loin de là, le collectif féministe et LGBTQI+ « 25 novembre » souhaitait pour sa part « ne pas laisser la rue aux réacs et homophobes » en déambulant dans les rues du centre. C’est, au moment de leur convergence, que les choses ont dérapé. Une quinzaine d’individus, tous vêtus de noir et visages dissimulés, sont apparus pour se mouvoir de façon martiale sur les protestataires qui préparaient alors leur défilé. Les coups ont immédiatement plu.
« Cette ville elle est aux français bande de bâtards. »
Un témoin raconte. « Vers 12h45, quelques gamines préparaient un contre-rassemblement bon enfant près de la fontaine. Peu après, j’ai aperçu une bande foncer en leur direction. J’ai eu un mauvais pré-sentiment. C’est là que j’ai sorti mon téléphone portable, et filmé cette agression. Dix à vingt gars ont foncé sur elles, en les frappant sans scrupules. C’était un passage à tabac. Ils ont essayer de leur dérober des banderoles et des effets personnels avant de repartir aussitôt. »
L’un des assaillants n’hésitera pas à déclarer : « cette ville elle est aux français bande de bâtards. » D’autres protagonistes auraient d’ailleurs été reconnus, s’agissant des skinheads de Saône-et-Loire et du Doubs. Une seconde vidéo, anonyme, rend compte du mode opératoire et des violences perpétrées. « C’est une première ici. Une limite a été franchie. Ils étaient préparés, organisés, et déterminés à casser du gauchiste. Nous devons en tirer les enseignements » précise un antifa.
Plusieurs plaintes en cours.
La situation rappelle des dossiers analogues, comme à Strasbourg le 28 novembre 2020. Mais surtout le premier cortège du samedi 10 octobre dernier, où le même « service d’ordre » avait été signalé en apparaissant d’ailleurs sur plusieurs clichés. L’un des membres apparent s’était retrouvé jusqu’à Besançon le 22 novembre dernier. « Ce sont des nazillons de la région, on a quelques idées sur la composition de ce commando » confie ainsi une source bien informée.
Plusieurs proches nous ont confirmé que des plaintes et constats médicaux étaient en cours sur ce volet. Une troisième captation vidéo, restée confidentielle, nous a par ailleurs été envoyée. Elle montre clairement les agresseurs présumés, alignés contre un bâtiment avenue Clemenceau, être contrôlés par des policiers. Mais ils auraient tous été relâchés par la suite. Les services concernés disposent donc probablement de leur identité. Affaire à suivre…