28 janvier 2021
Emma Audrey (162 articles)
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Samedi 30 janvier, Manifestation contre la loi Sécurité Globale à Besançon

Samedi 30 Janvier, à partir de 10:30, une nouvelle manifestation contre la loi Sécurité Globale aura lieu à Besançon, place de la Révolution. Le collectif organisateur appelle à un rassemblement qui sera suivi d’une manifestation jusqu’à la Préfecture. C’est en opposition à la proposition de loi dite « Sécurité globale » (ils demandent le retrait de ses articles 21, 22 et 24) et à d’autres textes qui s’en prennent aux libertés comme le Schéma National du Maintien de l’Ordre (SNMO), ou le projet de loi « confortant les principes républicains ».

Le collectif s’oppose aussi à d’autres dispositions élargissant la surveillance de la population, comme les dispositifs de surveillance généralisée tels que les drones et les caméras piétons, ou à la sélection des journalistes instaurée par le nouveau SNMO qui prévoit de leur imposer une accréditation pour couvrir les manifestations, dont le droit est pourtant garanti dans la Constitution, ou l’obligation pour eux de « flouter » les policiers sur leurs images. Ils s’opposent aussi aux décrets parus en décembre qui étendent les possibilités de fichage aux groupements, aux opinions politiques ou syndicales, aux comportements et habitudes de vie…

Malgré une mobilisation de grande ampleur dans un contexte d’état d’urgence sanitaire et de confinement, le gouvernement et les parlementaires se sont contentés d’effets d’annonce s’agissant de la réécriture de l’article 24 de la proposition de loi « Sécurité globale ». Texte que le Sénat semble vouloir fusionner avec l’article 18 du projet de loi « confortant les principes républicains », précédemment nommée « contre le séparatisme ». « Tant que ces textes liberticides ne seront pas abandonnés, nous défendrons sans relâche nos libertés. » explique le collectif composé à Besançon des syndicats Solidaires, FSU, CGT, SNJ, SUD-santé-sociaux, LFI, NPA, Ensemble ! , PG, PCF, A Gauche citoyens !, CCDLE, AC !, ATTAC, Solmiré, ANEV-COP21, Alternatiba, CNL

Depuis novembre 2020, des centaines de milliers de personnes dans près de 200 villes se sont mobilisées contre la proposition de loi Sécurité globale. Le texte passera au Sénat mi-mars avant de revenir à l’Assemblée.

Le collectif national revient sur les enjeux de ces lois dans leurs dernier communiqué  : « Avec cette proposition de loi viendrait tout un arsenal d’outils pour restreindre les libertés publiques et amplifier la répression : empêcher de filmer les pratiques policières, la surveillance généralisée par drone et par caméra-piéton, l’octroi de dangereux pouvoirs aux entreprises privées de sécurité…

Cette loi ne vient pas seule, elle est assortie de décisions du gouvernement facilitant le fichage des opinions politiques, religieuses ou syndicales, des comportements et habitudes de vie. Elle est accompagnée d’autres projets de loi liberticides comme celui « confortant le respect des principes de la République ». Elle préfigure une société étouffant les libertés, détruisant les espaces d’émancipation et de culture. Une société où nous serions toujours davantage soumis·es et sans réactions, malgré les injustices, malgré la crise écologique.

Nous sommes pleinement conscient·es de la pandémie et de la nécessité de règles sanitaires pour l’endiguer. Nous veillons à ce que ces règles s’appliquent lors de toutes nos mobilisations. Mais nous refusons que cette crise soit utilisée pour une atteinte disproportionnée aux libertés de manifester, d’exprimer, d’informer, de créer. Nous refusons que soient sacrifiés tous les espaces d’émancipation et de culture au seul profit des intérêts économiques. C’est pourquoi, au-delà des très nombreux collectifs militants déjà impliqués dans cette mobilisation, des artistes et mouvements du monde de culture la rejoignent.

En 2001 déjà, la loi sur la « Sécurité quotidienne » reniait, parmi d’autres articles liberticides, le caractère culturel des rassemblements festifs à dominante musical hors lieux aménagés et rattachait leur gestion au ministère de l’Intérieur. Depuis, un nombre sans cesse croissant de lois sécuritaires ont été votées, avec leur lot d’amalgames, d’exploitations de faits divers et d’états d’urgence perpétuels.

Par leurs formes d’organisation et d’interaction, les fêtes libres sont tout autant des lieux de création artistique que d’expérimentations sociales, économiques et écologiques. Tout comme les mobilisations populaires, elles font partie de ces rares espaces accessibles sans distinction de genre, d’origine ou de classe. Alors qu’aujourd’hui la culture et la jeunesse meurent à petit feu et que, lasses de toutes ces régressions et inquiètes pour leur avenir, elles descendent dans la rue, on ne leur en reconnaît même pas le droit. Même si nos gouvernant·es n’ont de cesse de se poser en grands défenseurs de la liberté d’expression, de la création culturelle, de l’intégration ou du destin de la jeunesse.

Bien évidemment, nous restons uni·es et déterminé·es face à cette tentative indécente d’affaiblir la contestation et d’empêcher toute convergence. Nos modes d’expression ne sont peut-être pas les mêmes, mais nous souffrons de la même urgence de défendre nos libertés. Nous éprouvons le désir commun d’un monde socialement juste et respectueux du vivant. En cela nous avons toujours œuvré dans le même sens, car comme le proclamait si justement le Conseil national de la Résistance : « Créer c’est résister. Résister c’est créer. » »

La rédaction de Média 25 / Radio BIP est aussi signataire de l’appel national contre la loi Sécurité Globale

Le site internet de la coordination nationale: https://stoploisecuriteglobale.fr

Manifestation Stop Loi Sécurité Globale - 5 décembre 2020 à Paris

Manifestation Stop Loi Sécurité Globale - 21 Novembre 2020 à Paris

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Emma Audrey

Emma Audrey

- Journaliste grand reporter.