Gilets jaunes : 300 manifestants de retour à Besançon
Cette rentrée nationale était vue comme l’espoir d’une réelle reprise pour les uns, un baroud d’honneur pour les autres. À Besançon ils étaient près de trois-cent à s’être retrouvés place de la Révolution, lors de ce traditionnel samedi dernièrement de plus en plus clairsemé. Si le regain est indéniable, une part importante des participants juge que l’impulsion suscitée reste insuffisante pour esquisser des suites concrètes et durables. Un cortège figé, entre détermination et amertume.
Quand le phénix porte une chasuble.
La grande réunion de famille n’avait pas été complète depuis bien longtemps. Car c’est bien ainsi que l’ont peut considérer l’événement du week-end, les camarades de ronds-points et de pavés étant presque tous là pour l’occasion. À l’image de Claude, retraité, qui admet avoir été moins engagé sur le terrain, suivant de loin les épisodes de cette longue saga. Il précise : « notre histoire, ça n’a été que ça. On se perd, on se retrouve. Est-ce aujourd’hui la fin ? Non, c’est un futur commencement. »
Si la capitale comtoise avait rarement connue l’accalmie complète en bientôt deux ans, il est vrai que depuis quelques mois l’affluence est devenue extrêmement chétive. C’est, globalement, l’inquiétude qu’affichent les plus téméraires, conscient qu’une page est peut-être en train de se tourner. Après quelques allocutions, à 14h45 la foule se mue en défilé. Banderoles, pancartes, et slogans, malgré les masques majoritairement portés, fustigent en cœur « État, flics, et patrons. »
D’autres rassemblements en Franche-Comté.
Côté convergences, Besançon demeure bien lotie. Les apports sont d’abord venus du mouvement bien sur, entre les « anciens » souhaitant marquer ce retour après une « pause » et les solides renforts venus du Jura et du Haut-Doubs. Mais, aussi, avec la contribution du syndicat « Force ouvrière », le soutien du parti « la France insoumise », la présence d’une délégation de la « Vigie des Vaîtes », ou encore l’apparition d’une section libertaire dénommée « Black vioques. »
Dans le reste de la région, deux rendez-vous plus modestes étaient à signaler ; ils étaient ainsi une soixantaine de manifestants à Voujeaucourt près de Montbéliard, et une trentaine à Lons-le-Saunier. Une bonne cinquantaine « d’historiques » ont fait le déplacement jusqu’à Paris, où échauffourées et arrestations se sont multipliées. Notre collègue Julien Moreau a d’ailleurs été placé en garde-à-vue car détenteur d’un masque à gaz, pourtant nécessaire à sa mission pour Radio BIP/Média 25.
Tactiques et sensibilités encore au cœur des débats.
Localement les Autorités sont restées discrètes, peu à l’aise avec une contestation dans le centre historique avec ce contexte. Au contraire des précédents aucun dispositif sécuritaire particulier n’a été déployé, empêchant sans doutes bien des tensions. Circulation et transports en commun ont été impactés, mais sans troubles majeurs. Après un passage par le tunnel de la citadelle à l’instar de « la grande époque », direction est prise pour la Gare-d’Eau et sa traversée d’institutions notables.
Comme souvent, des divergences sont apparues ; si une tentative de « Marseillaise » a tourné court à Rivotte, plus tard l’enfoncement d’une porte de la Préfecture par deux autonomes a soulevé quelques critiques internes. « Certains croient en une continuité le 17 septembre, d’autres ne veulent pas en entendre parler ; l’alchimie n’est jamais gagnée, mais la rage toujours là » résume Marie. Après un détour par le commissariat central, la dispersion s’est amorcée au carrefour Chamars.