Jura : convoqué au tribunal pour une banderole « macronavirus. »
Un gilet jaune va être prochainement jugé au tribunal de Lons-le-Saunier, au motif de « diffamation envers le président de la République. » À la source de cette péripétie judiciaire, l’affichage d’une banderole titrant « des criminels au pouvoir – Macronavirus » sur la devanture de sa maisonnée. Une situation qui fait écho à plusieurs cas fortement médiatisés, et dont l’annonce choque là encore le milieu contestataire local dans son ensemble.
Après « l’affaire de Toulouse » en avril dernier, les cas s’étaient multipliés. Cet été, ils touchent désormais le Jura. Habitant une commune du parc naturel régional, un gilet jaune « historique » a souhaité démontrer que le mouvement était toujours vivace. Lui, qui a l’habitude d’arborer la fameuse chasuble à son portail, va cette fois placer une banderole « des criminels au pouvoir – Macronavirus » sur la porte de son garage au milieu du mois de juillet.
Le geste de trop pour les Autorités, qui décident de le convoquer illico au poste de gendarmerie. Il y est alors auditionné sous l’inculpation de « diffamation envers le président de la République. » Reconnaissant être responsable de « l’incident », le jeune homme est rapidement libéré non sans une convocation – que nous avons consulté – au tribunal de Lons-le-Saunier. L’audience, fixée dans une quinzaine de jours, est cadrée pour un « rappel à la loi. »
Contacté, le « délinquant présumé » ne décolère pas. « Forces de l’ordre et magistrats jouent une partie dangereuse. Le petit justiciable se voit traité comme un malfaiteur pour quelques mots dressés sur un perron, certes vifs dans la pure tradition revendicative mais en rien insultants ou mensongers. Par ce message, j’ai voulu évoquer la perfidie des tenants du système dans la crise sociale et sanitaire. Leur réaction me donne raison. »