Manifestation contre I´expulsion des personnes exilées à Vesoul
Ce mercredi, 15 novembre, le Collectif d’Aide et de Défense des Migrants de Haute-Saône (CDAM-70) organisent un rassemblement devant la préfecture de Haute-Saône, contre l’expulsion d’une cinquantaine de personnes exilées dites « Dublinées »
Le « Dublin III »
Le règlement Dublin III (auparavant convention de Dublin) est un règlement européen qui détermine l’État membre de l’Union européenne responsable d’examiner une demande d’asile en vertu de la Convention de Genève (art. 51) dans l’Union européenne. Plus simplement, une personne qui est entrée sur le territoire de l’Union Européenne dans un pays (comme par exemple l’Italie) se voit expulsé de tout autre territoire, pour le pays par lequel il est entré (l’Italie, dans notre exemple). Ceci pour éviter (aux yeux des gouvernements) de déposer sa demande d’asile dans plusieurs pays. Sauf qu’en réalité, le système actuel ne garantit pas une protection équitable, efficiente et efficace. En tout cas c’est que dénoncent l’ensemble des associations et collectifs de défense des droits des étrangers.
Et pour cause. Dans les faits, des personnes qui arrivent du continent Africain, ou du Moyen Orient se voient obligées de faire leur demande d’asile en Italie, alors que leur destination finale se trouve ailleurs, pour des raisons familiales (ou autre). Et du coté des gouvernements, cela met une pression importante sur les pays limitrophes qui sont les premières destinations du point de vue géographique des personnes en exil. Cela génère aussi des situations humanitaires indescriptibles, dans des pays comme la Grèce, qui s’est vue forcée de créer de vraies prisons à ciel ouvert pour placer les personnes en demande d’asile.
Par conséquence, plusieurs pays de l’Union Européenne ont même stoppé le retour des personnes sous le coup d’un « Dublin III » vers la Grèce pour des raisons de manque de protection et de soins pour les enfants non accompagnés.
A ce jour l’Union européenne a mis en place un mécanisme de solidarité pour répartir les personnes arrivées en Grèce et en Italie. En 2016, la France a accordé 20 000 statuts de réfugiés alors que plus de 80 000 demandes ont été déposées. L’Allemagne en a accordé 722.300 en 2016, soit 60% du total.
L’ensemble des acteurs sur le terrain (gouvernement inclus) s’accordent à dire que la France peut, comme l’Allemagne l’a fait, accueillir bien plus. Cependant, la politique sur le terrain prouve le contraire. Une volonté d’expulsion assumée par le gouvernement et en grande partie un mauvais accueil des personnes exilées (comme à Metz, voir notre article) qui placent la France en bas de l’échelle des pays d’accueil de l’Union Européenne.
Fin 2015, la Commission européenne a estimé que « l’afflux de réfugiés, « s’il est géré correctement, aura un léger effet favorable sur la croissance dans le court et le moyen terme »
C’est aussi pour ces raisons que le collectif d’Aide et de Défense des Migrants de Haute-Saône ont mis en place une pétition contre le Dublin III.
Ils expliquent: « Ils viennent du Soudan, du Tchad, d’Erythrée, de Libye … S’ils ont fait autant de kilomètres pour venir en France, ce n’est pas par envie, mais pour fuir des situations intenables dans leurs pays respectifs (guerre, famine, …). Un voyage qui ressemble à un calvaire et qui représente pour chacun d’eux un arrachement. Aujourd’hui, leur seul souhait est de pouvoir enfin vivre et non plus de survivre dans des conditions inhumaines. Ils pensaient être au bout du chemin, enfin en paix, mais ils ont appris qu’ils étaient en « procédure DUBLIN », qu’ils allaient devoir repartir en Italie, là où leurs empreintes leur ont été prises par la contrainte, souvent violemment. Une menace qui les traumatise. »
Cliquez ici pour retrouver le contenu de la pétition
L’action aura lieu, mercredi 15 novembre, devant le Préfecture de Haute-Saône 1 Rue de la Préfecture, 70013 Vesoul