Besançon : des salles de classes à la rue, la colère s’affirme dans l’éducation
Une large intersyndicale (CGT, FNEC-FP-FO, FSU, SNALC, SNCL, SUD) appelait à la grève et la mobilisation ce mardi. Si l’académie livre une participation en-deçà de 15 %, les organisateurs affirment avoir convaincu de 30 à 40 % du corps enseignant. Sur place, ce sont quelques 300 participants qui s’étaient retrouvés à Besançon. D’autres rassemblements régionaux étaient aussi organisés à Belfort, Vesoul, Héricourt, ou encore Lons-le-Saunier.
« Près de 80 postes supprimés à la rentrée prochaine. »
Devant le rectorat de la capitale comtoise à 14h00, l’affluence demeure modeste. Professeurs, universitaires, assistants d’éducation, mais aussi étudiants et lycéens, membres divers de la fonction publique, et quelques gilets jaunes, soutiennent les revendications égrainées à travers les prises de parole. La crainte de fermetures de classes y est très présente, puisque près de 2 000 emplois dont 80 dans la région seraient menacés de suppression pure et simple d’ici septembre 2021.
Autre grief, la revalorisation des salaires. Elle ne se monterait qu’à une dizaine d’euros pour 1/3 du personnel, excluant d’ailleurs surveillants et encadrants. Alors qu’en France la rémunération en début de carrière est inférieure de 7 % à la moyenne de l’OCDE, cette situation est un point de litige majeur et récurent. Le réseau d’éducation prioritaire, comme à Diderot-Planoise avec déjà un premier mouvement de défense en février 2020, est aussi considéré « en voie de disparition. »
Un contexte sanitaire et social toujours explosif.
Avec l’avancée de la pandémie de coronavirus et alors qu’un possible troisième confinement total est désormais envisagé, les répercussions au sein des établissements sont tangibles. Plusieurs sites ont ainsi été touchés par des suspensions, comme à Dannemarie-sur-Crête, Valdoie, Poligny, Dole, Morez, et Belfort. Depuis novembre dernier, les démonstrations d’inquiétude et de défiance se sont multipliées afin de réclamer une « protection renforcée de l’ensemble des usagers. »
Pour toutes ces raisons, les protestations sont donc espérées à la reconduite et l’amplification. Vers 15h00 le regroupement s’est alors mué en cortège, déambulant dans le vieux-centre afin de gagner la Préfecture. Le Ministre Jean-Michel Blanquer était particulièrement visé par des slogans, le dépeignant notamment en « langue de vipère. » Une délégation a enfin été reçue par Joël Mathurin, afin de faire remonter les préoccupations et demandes concrètes.