Loi « sécurité globale » : une centaine de manifestants à Besançon
Mardi, 17 Novembre 2020, une dizaine de rassemblements étaient organisés, en réaction à l’examen de la loi dite de « sécurité globale. » Les défilés se sont mués en démonstration populaire dans plusieurs villes, occasionnant des affrontements. L’initiative n’était pas davantage déclarée ou autorisée dans la capitale comtoise, mais le déroulement est resté calme. Ils étaient ainsi une petite centaine aux abords de la Préfecture, présents afin de manifester leur mécontentement.
L’information au cœur des préoccupations.
Alors que la polémique « intellectuelle » ne cesse d’enfler, la mobilisation s’invite désormais aussi dans la rue. L’ampleur de l’adhésion a surpris, des milliers de personnes étant recensées dans toute la France. Plusieurs confrères ont d’ailleurs été brutalisés par les forces de l’ordre, en particulier à Paris. A Besançon, beaucoup de jeunes, des gilets jaunes, et des représentants syndicaux, bien décidés à tenir le pavé mais plus « tranquillement. »
Censure et répression sont sur toutes les lèvres, les opposants estimant qu’une ligne rouge est franchie. « Le pouvoir n’a eut de cesse de minimiser, cacher, et blanchir des violences policières inouïe. Conscient de ce qu’un smartphone pouvait avoir comme effet sur l’opinion publique, il s’attelle donc à contrôler l’information. Il s’agit de rendre les charges et tabassages non plus inexistants mais indicibles », lâche une historique des ronds-points.
« Ça craque de partout. »
En toile de fond, la gouvernance Macron reste visée. Bien d’autres participants acquiescent donc de leur venue sur ce thème, mais il n’occupe déjà plus une place centrale dans leur motivation. « C’est une pierre de plus à l’édifice orwellien. Faut-il s’en étonner ? Chaque jour, le carcan se resserre. Ce matin il y’avait les retraités à Révolution, en début d’après-midi les profs et étudiants à la fac’, ce soir nous… ça craque de partout », explique un autonome.
La profession et certains médias montent également au créneau, à l’image de Daniel Bordür pour Factuel.info qui insiste sur la nécessite de défendre la liberté d’expression et de presse. Un barbecue mobile s’improvise, quelques palettes et panneaux sont disposés sur la chaussée, des chants retentissent. Si cette action se voulait symbolique, c’est aussi que l’épreuve de force est pour samedi 21 après le succès d’un premier cortège.
Une fronde pour des enjeux inédits.
Organes de presse et journalistes indépendants, ONG et associations de défense des libertés individuelles, organisations politiques, syndicats de travailleurs, mais aussi institutions telles la défenseure des Droits Claire Hédon ou le conseil des Droits de l’Homme de l’ONU, observateurs et acteurs des mouvements sociaux… les voix critiquant ce projet ne manquent pas, autant que les reproches formulées à son encontre dépeignent une crainte réelle.
Déploiement des drones, renforcement des caméra-piétons et de l’usage de leurs données, extension du pouvoir de police municipale, abrogation des réductions de peine pour une condamnation liée à une atteinte envers élus et fonctionnaires, pénalisation de l’achat et de la détention de certains artifices, et surtout interdiction de capter et diffuser des images d’uniformes, sont en effet autant de déclinaisons proposées.