Cinquante ans se sont écoulés depuis l’affaire LIP, un conflit qui a marqué son époque. Dans la foulée de cet événement, de nombreux chercheurs en sciences sociales se sont penchés sur cette lutte atypique, produisant une série de mémoires, thèses et analyses. Le monde académique a renouvelé son intérêt pour ce conflit bisontin à l’approche de son cinquantième anniversaire. Aujourd’hui, Guillaume Gourgues et Georges Ubbiali nous offrent une exploration renouvelée de cette histoire à travers leur ouvrage publié dans la collection « Les Utopiques ».
Le journal « Lip Unité », au cœur de ce livre, est le témoignage brut et direct des ouvriers en plein combat. Il dévoile leur détermination face à des menaces, comme celle du démantèlement de leur entreprise. C’est une chronique précieuse qui, sans filtre ni intermédiaire, relate les défis, les négociations, les stratégies et les espoirs d’un collectif en lutte. La célèbre maxime « On fabrique, on vend, on se paie » prend tout son sens dans ces pages.
La complexité de l’affaire LIP ne réside pas uniquement dans le conflit visible. En coulisse, des frictions, des désaccords et des tensions se sont manifestés, ajoutant une profondeur et une humanité à cette histoire.
L’ouvrage ne se limite pas à un simple récit des événements, il sert également de miroir à une époque où le syndicalisme, ouvert et démocratique, jouait un rôle prépondérant dans les mobilisations collectives, malgré les challenges des années 1970.