Mayotte : Jean-François Colombet désavoué par le tribunal administratif
Succédant à Joël Mathurin, devenu préfet du Morbihan depuis le 19 mai 2021, le nouveau préfet du Doubs Jean-François Colombet a pris ses fonctions à partir du 23 juin 2021. Affichant un cursus en Outre-Mer notamment à la Réunion et à Mayotte, ses deux dernières années dans « l’île au lagon » n’ont pourtant pas toujours été un long fleuve tranquille. Salué par le Gouvernement pour ses actions, les exigences migratoires instaurées par ses services sont pourtant sévèrement mises à mal… diverses associations dont la LDH viennent de les faire condamner par la Justice, dans une décision rendue lundi dernier.
Arrivé à Mayotte le 10 juillet 2019 comme préfet de ce territoire, Jean-François Colombet s’est rapidement mis à dos la plupart des associations de défense des Droits de l’Homme. Les exigences migratoires amorcées par ses services fin 2020 étaient en effet particulièrement décriées, puisque elles contraignaient tout demandeur d’un titre de séjour à la production préalable d’un passeport en cours de validité. Une mesure que le tribunal administratif de Mamoudzou vient de retoquer le 19 juillet, reconnaissant en cela le caractère abusif de telles obligations.
Le « collectif Migrants Outre-Mer » – incluant notamment la Cimade, la LDH, le Gisti, et la Fasti – avait dénoncé ces conditions dans une lettre commune transmise le 18 février dernier, sans obtenir de réponses satisfaisantes puisque le procédé était clairement assumé par le premier représentant local de l’État. Plusieurs milliers de personnes se seraient ainsi vu illégalement refuser la poursuite de ces démarches selon les plaignants, nombre de cas particuliers entraînent des situations administratives ne permettant pas l’obtention de tels document.
Chevalier de l’Ordre National du Mérite et des Palmes Académiques, le haut-fonctionnaire avait aussi reçu les louanges de l’Exécutif. Sébastien Lecornu, ministre des Outre-Mer, a ainsi salué « le travail effectué par Jean-François Colombet, depuis juillet 2019, notamment dans la lutte contre l’immigration illégale. » À Besançon, le 24e locataire – depuis la Ve République – de l’hôtel de l’Intendance aura fort à faire. Ici aussi les voix sont nombreuses afin de porter le sort des plus modestes, notamment sur l’épineux dossier des « mineurs non-accompagnés. »