200 vaches du troupeau de St Vit ont été tuées aujourd’hui
Nous avions alerté sur l’imminence de la mise à mort d’une partie des vaches de St Vit (rappel du dossier ici) . C’est chose faite, aujourd’hui 14 décembre. Une partie des animaux ont été euthanasiés sur place et l’autre partie, considérée comme « valeur bouchère » par la Préfecture du Doubs (cnf. communiqué du 13 décembre) a été envoyée aux abattoirs de Besançon.
Une opération en catimini et sans avoir informé les associations qui ont lutté pour sauver ces animaux. Ces mêmes associations qui ont alerté sur la situation du cheptel.
A 13h, un barrage de gendarmes avait bloqué l’accès à la ferme. Ils avaient pour ordre de protéger les opérations d’euthanasie et de transport des animaux. Nous avons essayé de les interpeller, mais sans succès, l’ordre de ne rien communiquer à la presse venait d’en haut.
Un petit groupe de personnes était sur place et en désespoir de cause les militant.e.s ont essayé de barrer la route d’un des camions qui transportait les vaches à l’abattoir. Une opération qui n’a pas réellement empêché la mise à mort de ces animaux.
Après avoir retardé le camion de partir, les militant.e.s ont changé de stratégie et ont essayé de bloquer l’abattoir de Besançon. Une opération qui, encore une fois, n’a fait que retarder l’opération. Les manifestant.e.s se ont été délogés, sans violence, par les gendarmes qui accompagnaient le camion. Une mission « militaire » de protection d’un camion qui avait comme but d’envoyer des animaux à la mort. Une mission visiblement pas plaisante pour les gendarmes non plus.
Cela a sonné aussi la fin de l’action des militant.e.s. Pas tout à fait un échec mais pas une victoire. En fin d’action, une personne nous a informé que les euthanasies continuaient à St Vit, de façon barbare. On nous a parlé de mise à mort par fusil. Elle a vu des vaches gémissant dans leur sang dans le prés. Nous n’avons pas pu vérifier cette information, cependant, la situation semblait propice à ce genre d’excès. Le tout donne l’impression que les autorités ont eu la volonté d’en finir vite et sans faire trop de bruit et surtout, sans que la presse puisse y assister.
Le 15 décembre, les 50 vaches restantes sont censées être récupérées par la Fondation Brigitte Bardot. Une maigre consolation pour une fondation qui avait tout mis en oeuvre pour offrir à tout le cheptel une meilleure vie. Des efforts surhumains qui ont été balayés d’un revers de main par la Préfecture du Doubs. Une pression énorme a été faite sur l’ensemble des activistes. Peur de parler à la presse car la récupération de ces dernières 50 vaches semblerait être remise en cause si des informations fuitaient dans la presse. D’ailleurs – seul notre média était sur place – grâce à des informations que nous avons reçu en privé, aucun autre média n’était informé. Nous avons ressenti une atmosphère bizarre avec un arrière gout de censure, pression et menaces sur l’ensemble des défenseurs des animaux.
Les associations en guerre
Le combat n’est pas fini. Pour Humanimo, mais aussi pour d’autres associations et activistes, la bataille commence seulement. Ce serait des abattages illégaux pour l’association Humanimo qui compte bien porter cette affaire devant les tribunaux. Les associations sont en train de réfléchir à la meilleure façon de porter l’affaire devant le juge.
Beaucoup de soutien de la part des internautes, mais pas seulement
Nous avons été en direct tout le long de cette monstrueuse opération. La gendarmerie a joué le jeu et nous a permis de filmer l’extérieur. Cependant nous avons senti qu’ils n’appréciaient pas vraiment la situation. En off un fonctionnaire a même expliqué que c’était une opération douloureuse, car eux aussi ont leur convictions.
Sur internet, plus de 20 000 personnes ont suivi le direct et beaucoup ont souhaité apporter leur soutien en faveur des animaux.
Cette opération grotesque a marqué les esprits du coté des politiques aussi. Le parti Europe Ecologie les Verts de Franche-Comté titre dans un communiqué: « Non à l’abattage des vaches de Saint-Vit ». Les verts sont consternés d’apprendre que c’est l’option de l’abattage pour la viande de la majorité des vaches et de leurs veaux qui a été retenue. « Il s’agit ici d’êtres vivants et sensibles, et non de légumes, ni fruits, ni objets, ni d’un minerai de matière première. Chercher leur valorisation financière par la filière viande à ce stade est surprenant: on nous parle d’animaux sans suivi sanitaire depuis 2013. Cette solution ne respecte ni les éleveurs consciencieux, ni les consommateurs, ni les associations et bénévoles qui se sont mobilisés pour améliorer le sort de ces bêtes. [..] EELV demande que toute la lumière soit faite sur cette situation de maltraitance. » Ils demandent aussi « à ce que l’auteur de ces actes soit jugé à hauteur de la gravité des faits et du nombre de bêtes concernées. »
Une position saluée par les associations de défense des animaux, qui s’organisent désormais pour une forte réplique juridique.
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