Plus de 2000 personnes dans la rue à Besançon
Le 12 septembre, malgré une pluie torrentielle en fin de matinée, plus de 2000 personnes sont sorties dans la rue à Besançon pour manifester contre la loi travail, mais aussi contre les ordonnances du nouveau gouvernement Macron.
Un appel national
Ils répondaient à l’appel des syndicats CGT, la FSU et Solidaires. Cependant à Besançon les syndicats FO et la CFDT Santé étaient présents aussi.
« Par solidarité mais aussi parce-que certains points des ordonnances ne nous conviennent pas » indique une membre du syndicat CFTD Santé de Besançon. Pareil pour FO, alors que Jean-Claude Mailly, patron de Force Ouvière, estimait que la réforme en cours a été menée après une «vraie concertation».
Dans le cortège, des retraités, des simples citoyens mais aussi des étudiants. Le syndicat UNEF avait appelé à manifester, mais à Besançon, c’était surtout le syndicat AMEB qui défilait avec une banderole contre la loi travail.
« On pense que tout est lié, car il y a la casse du code du travail mais il y a aussi une énorme destruction de l’Université et nous on la ressent concrètement. On est autant touchés avec la baisse des APL, la fin des contrat aidés, avec la suppression des langues, la suppression des filières, la suppression des postes d’enseignants. On a des classes ou on a même pas de professeur… » indique une étudiante.
Pour José Avilès, délégué syndical de la CGT, c’était un succès, mais il faut absolument continuer. « Macron nous méprisant comme il nous méprise dans le quotidien … fainéants, cyniques, extrêmes … Et d’ailleurs je rappelle son dérapage quand il avait traité des ouvrières d’Aubade d’illettrées… Les masques tombent. Nous ne sommes ni des fainéants, ni des cyniques, ni des extrémistes, nous défendons nos droits. […] La CGT est toujours là.
Nous allons continuer à manifester, il y a d’ailleurs un appel pour le 21 septembre, pour une journée d’action et de grève. Ça nous fait pas plaisir, mais il faut juste réfléchir combien on va perdre si ces ordonnances sont appliquées. Combien on va perdre sur toute une carrière, combien on va perdre en retraite, avec l’augmentation de la CSG. Juste faisons un calcule et on voit que ça vaut le coup de se battre pour conserver nos droits et les droits de tous les salariés de ce pays »
Les ambulanciers dans la rue
Cette fois-ci, les Secours Jussieu ont rejoint le mouvement. Ils étaient en tête de cortège pour dénoncer des conditions de travail fortement dégradés. « 4 nuits travaillées, 3 payées, ambulanciers exploités » nous pouvions lire sur leur banderole. Et pour cause, ils sont en gréve depuis le 11 septembre et ils demandent une revalorisation de leur salaires. « Je veux pas entrer dans les détails, mais on est vraiment sous-payés », lance le délégué syndical. « Suite à des accords qui ont été établis avec l’ARS, la sécurité sociale, on est pas payés 100% de nos taux horaires. En journée on est payés à 90% … ça ça passe encore. Mais c’est surtout les nuits. Nous sommes la seule profession à moins être rémunérés la nuit que la journée. La nuit on est payés seulement 75% de notre taux horaire . Pour exemple, pour une base de 10€, on est payés 7.50€ Et la vraiment c’est inadmissible. » .
Et c’est pas tout. Des problèmes de prise en charge des patients arrivent régulièrement, a cause d’un nombre insuffisant de personnel. Et cela pose un réel problème pour tout le monde. « On subit la colère des familles des patients, des structures médicales parce qu’on arrive en retard, des structures de soin, des maisons de retraite. » Pour finir, on apprend que leur branche dépend de la convention collective des transport routiers. « C’est à dire que pour l’état, on transporte des colis. On fait partie de la chaîne de la santé, mais l’état veut pas nous reconnaître dans la chaîne de soin. » continue le représentant, délégué syndical des secours Jussieu.
Le mois de septembre risque d’être mouvementé. Plusieurs appels à manifestations ont été lancés en plus de la CGT. La France Insoumise appelle à une grande manifestation à Paris le 23 septembre.
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