« Il faut parier sur cet événement, sur cet improbable, sur cet inédit, sur cet inattendu que vous inventez »
Edwy Plenel, 20 avril 2016
Anciennement directeur de rédaction dans Le Monde, Edwy Plenel a depuis fondé Mediapart. Journaliste d’investigation, il va plus loin que la simple enquête. Véritable « faiseur d’opinion », il attise les foules par sa vision engagée de la société.
Il était à l’Intranquille le mercredi 20 Avril 2016 en séance de dédicace pour la promotion de ces deux dernières œuvres politico-journalistiques (Dire nous et Pour les musulmans).
Une conférence-débat a ensuite lieu au petit Kursaal.
Entre les deux événements, il est allé discuter avec les manifestants de la place Granvelle. Il donne son avis sur la mobilisation en cours, ne parle pas d' »en-haut » mais partage les attentes que nous avons tous.
Sur nos causes communes, d’abord, pour les faire converger et tourner le dos aux « pouvoirs oligarchiques ». Ce qui frappe Edwy Plenel, dans ce « dire nous » NUITS DEBOUT, c’est la question essentielle qui y est posée : La question « démocratique » qui permet de faire levier « sur tout ».
Il partage ensuite quelques mots du grand auteur de la Martinique, Aimé Cesaire, extrait de sa célèbre Lettre à Maurice Thorez du 24 octobre 1956
« Le résultat est qu’à l’heure actuelle le monde est dans l’impasse.
Cela ne peut signifier qu’une chose : non pas qu’il n’y a pas de route pour en sortir, mais que l’heure est venue d’abandonner toutes les vieilles routes. Celles qui ont mené à l’imposture, à la tyrannie, au crime.
C’est assez dire que pour notre part, nous ne voulons plus nous contenter d’assister à la politique des autres. Au piétinement des autres. Aux combinaisons des autres. Aux rafistolages de consciences ou a la casuistique des autres.
L’heure de nous mêmes a sonné. »
Il termine son intervention en citant Victor Hugo
Nous avons l’ivresse,
L’amour, la jeunesse,
L’éclair dans les yeux,
Des poings effroyables ;
Nous sommes des diables,
Nous sommes des dieux !
Victor Hugo, Les Tuileries