Alerte info: Le journaliste Toufik-de-Planoise placé en garde à vue
C’était un peu attendu. Une convocation modifiée à la dernière seconde, 24h avant l’arrivée d’Emmanuel Macron dans le département, avec comme intitulé « entrave à la circulation de train ». Sa simple présence à la gare de Viotte en mission journalistique a été suffisante pour être considéré manifestant par la police bisontine. La garde à vue a été déclarée ce matin à 8h35 au commissariat de la gare d’eau. Et cela n’a pas laissé indifférent le syndicat des journalistes SNJ-CGT. Dans un communiqué, ils expriment leurs colère : » Cette convocation est abusive – d’autant plus si elle s’accompagne d’une garde à vue – et constitue ni plus ni moins une attaque directe contre la profession. Nous alertons sur cette nouvelle forme de procédure bâillon, qui a pour unique but d’empêcher des journalistes à couvrir les mouvements sociaux. Le SNJ-CGT dénonce cette nouvelle entrave au droit d’informer et d’être informé, qui fera l’objet d’une alerte sur la plateforme européenne pour la liberté de la presse. Interpeller, arrêter, mettre en garde à vue un journaliste, c’est porter atteinte à toute la profession. Nous ne pouvons l’accepter. Le SNJ-CGT demande l’abandon de toute poursuite à l’encontre de Toufik-de-Planoise. »
La Fédération Européene des Journalistes a réagi sur Twitter :
#France Soutien @Toufik2Planoise, une nouvelle fois inquiété pour avoir fait son travail de journaliste.
Ces intimidations doivent cesser. https://t.co/maOQiuVHYK
— EFJ (@EFJEUROPE) April 26, 2023
La Ligue des Droits de l’Homme de Besançon a réagi sur les réseaux aussi par la voix de sa présidente Barbara Romagnan : « La LDH de Besançon apporte tout son soutien à Toufik-de-Planoise placé en garde à vue alors qu’il couvrait un événement. Il doit pouvoir continuer à nous informer librement, parce que sa liberté de faire son travail est indispensable à notre liberté de citoyens à être informés. »
L’intersyndicale bisontine (UD Force Ouvrière, Union syndicale Solidaires 25, FSU 25, UD CGT, AEB (Alternative Étudiante Bisontine), CGT Étudiants salariés, Solidaires Étudiant.es Besançon) a publié ce communiqué :
HALTE À LA RÉPRESSION DES MILITANTS ENGAGÉS POUR LA LIBERTÉ DE MANIFESTER CONTRE LA RÉFORME DES RETRAITES !
HALTE À LA RÉPRESSION CONTRE LA LIBERTÉ DE LA PRESSE !
Ce mercredi 26 avril 2023, nos camarades Frédéric Vuillaume, militant syndical Force Ouvrière, et le journaliste Toufik-de-Planoise, membre du SNJ-CGT, étaient convoqués au commissariat de la Gare d’Eau, à Besançon. Ils ont immédiatement été placés en garde à vue pour « entrave à la circulation d’un train », suite à une occupation de voie ferrée à l’occasion du mouvement de protestation contre la réforme des retraites.
Nous, organisations syndicales membres de l’intersyndicale bisontine, dénonçons cet acharnement du pouvoir policier qui s’exerce contre des camarades pris pour cibles, alors que bien d’autres manifestant.es étaient présent.es à la gare Viotte, sans être pour autant inquiété.es. A la veille du déplacement du Président Macron au Château de Joux, à l’occasion des cérémonies dédiées à Toussaint Louverture, faut-il voir dans ces mises en garde à vue des mesures « préventives » pour interdire à ceux qui en sont victimes d’exercer leur « droit à manifester » ?
Nous dénonçons par avance les poursuites pénales qui pourraient être décidées à leur encontre par le pouvoir judiciaire.
Le gouvernement a en effet déjà fait le choix de criminaliser l’action syndicale, en infligeant des amendes pour entrave à la circulation, alors que la diffusion de tracts au rond-point de la rue de Vesoul, le 12 avril, était une action déclarée par l’intersyndicale.
La liberté de manifester est un droit consacré par la Constitution française.
La liberté de la presse et la liberté d’expression sont tout autant garanties aux citoyen.nes.
Nous exigeons la libération immédiate de nos camarades et l’arrêt des poursuites exercées contre eux.
Pressions, intimidations, répression, ça suffit !