17 juin 2016 Share

Manifestations,14 Juin à Paris – Nous avons suivi le cortege

Mardi 14 Juin, l’ensemble des syndicats (sauf la CFDT) appelait à une importante manifestation à Paris. Le gouvernement a tenté, en vain, de faire croire que les manifestants, jusqu’à l’heure, n’étaient qu’une petite poignée d’irréductibles, une minorité. Cette journée à été l’occasion de démontrer le contraire.

Nous avons suivi le syndicat SUD de Besançon qui participait à cette grande manifestation contre la loi travail. Avec leur accord, j’ai pris place dans l’un des bus qui les a acheminés à la manif. Un voyage de 6 heures – à l’aller – qui m’a donné l’occasion d’en apprendre davantage sur la détermination, les motivations mais aussi sur l’histoire militante de certains manifestants.

Voici le récit de cette journée pas tout à fait comme les autres.

@ DOMINIQUE FAGET / AFP

@ DOMINIQUE FAGET / AFP

7 heures du matin, parking sortie d’autoroute de Valentin. C’est le lieu de rendez-vous pour le départ vers Paris. Petit à petit des personnes arrivent sur place. . . Deux bus loués par les syndicats SUD vont se remplir au fur et à mesure. Quelques places vides seulement.

7:30. Le départ. Le temps est pluvieux et la plupart des personnes semblent un peu fatiguées. Je vois des visages familiers. Des personnes que j’ai appris à connaître au fur et à mesure des manifestations. 4 mois que je couvre les manifestations mais j’ai le sentiment que celle ci sera spéciale.

Je me retrouve dans le bus de SUD PTT. L’autre bus est occupé par SUD Santé et Nuit Debout Besançon. La CGT a affrété un troisième bus, parti au même moment depuis Battant.

Le voyage

Je suis à côté de Henri, ancien prof, maintenant chercheur en mathématiques et également membre du syndicat SUD Retraites.  On se connait assez bien, car il se trouve qu’il a une émission politique sur Radio BIP « Graffitis sur les murs du silence ». Il me confie sur un ton sérieux qu’il n’a pas bu son café et que cela ne va pas. Si je ne le savais pas sarcastique, j’aurais pu m’inquiéter. Chose importante, il est aussi fervent militant. Pour l’anecdote. il était de ceux qui pirataient les ondes FM à Besançon tous les Mercredis de 19h à 20h dans les années 1977 – 1980 avec Radio 25, l’ancêtre de Radio BIP.

J’essaie de faire un tour dans le bus pour échanger avec une ou deux personnes. Noëlle, infatigable militante et impliquée activement dans l’organisation du voyage, échange avec des amis sur la réforme du collège :

« La réforme du collège n’est pas encore appliquée au 1er septembre et déjà les collèges privés à Dole, ouvrent des sections supplémentaires et des classes bilingues. Quand on disait que le privé en profite, on croyait pas si bien dire … On croyait pas que ça allait se faire si vite … « 

Elle me dirige ensuite vers Pierrot, présenté comme LE vétéran de SUD PTT. Il me connait pas, mais connait bien Radio BIP. Il me parle d’un ancien journaliste, « le chou » :

« J’étais interviewé par un mec avant …  à Radio BIP. Le chou’. Je sais pas ce qu’il devient. Je sais même pas son nom, dit-il en rigolant, on l’appelait tous Le Chou’. »

Je connais pas Le Chou’ mais je comprends qu’il l’apprécie :

« En 95 pendant les grèves, c’était Le Chou qui nous interviewait. Et c’était le journaliste le plus compétent de Besançon, parce-que au moins il essayait de comprendre ce qu’il se passait. « 

J’en profite pour en savoir un peu plus sur son militantisme.

« Je suis rentré au travail en 1968, donc 2 mois avant le mouvement 68, j’arrivais à Paris faire un stage à la Poste. Donc j’ai fait un mois de stage, suis rentré au boulot et suis parti en grève 5 semaines. Après j’ai eu droit à la grande grève des PTT en 74 aussi sur Paris.  [..] Aujourd’hui on est à la retraite, on laisse un peu le travail aux jeunes. Après, on garde nos convictions. [..]

Ce qui m’a marqué énormément dans les conflits de longue durée, c’est la transformation des individus quand ils ne sont plus dans le cadre du travail. Quand ils sont dans le cadre des luttes, ils se transforment. On s’aperçoit que ceux qui pensaient être capables de pas grande chose, sont capables de beaucoup de choses, de prendre des initiatives, de s’investir. Et souvent quand on obtenait satisfaction, il y avait des gens qui n’avaient pas envie de retourner au travail, parce qu’ils n’avaient pas envie de retrouver le cadre oppressant du travail. Ça montre bien que l’être humain aspire à autre chose. »

Je vois dans son regard un peu de mélancolie quand il me parle de ces choses la. Je réalise qu’il a vécu des dizaines de mouvements de grèves et de manifestations et que malgré son age il est toujours obligé de manifester.

« Les utopistes, les vrais ce sont ceux qui pensent qu’on peut améliorer les choses dans la société actuelle. Ils vont pas y arriver. [..] Quand on voit qu’on est au 21e siècle et qu’il y a encore des gens qui meurent parce qu’ils sont des réfugiés climatiques, économiques ou de guerre, c’est quand-même catastrophique. Mon fils est dans une école où il y a une petite gamine qui a 6 ans et ses parents vont être expulsés parce-qu’ils sont d’origine Kosovars. La gamine est complètement intégrée. Elle a des instits qui ont fait leur boulot, elle parle parfaitement français, ses frères et sœurs sont parfaitement intégrés et voila, c’est une famille qui risque d’être expulsée. C’est quand-même catastrophique. Moi je le veux pas, ça ! Je veux aller vers une société juste. [..]

Oui, je pense que chacun apporte sa pierre en faisant, à son niveau, ce qu’il peut faire pour vivre différemment et améliorer les choses. Il y en a qui agissent au quotidien dans des associations pour produire autrement, pour vivre autrement, aider des gens qui sont en difficulté et il y a des luttes dans des entreprises, il y a des acquis à défendre. Je pense que chacun apporte sa pierre. On est loin d’avoir transformé les choses, mais je pense que c’est par l’action quotidienne qu’on va arriver à le faire ».

A ce stade, je me demande s’il a perdu l’espoir. Il me réponds : « Non … même si j’ai milité pendant 35 ans et que je vois les reculs … ça fait un peu mal … »

Au bout de 4 mois de suivi des manifestations, je ressens une fatigue chronique. Alors quand j’entends parler de 35 ans de militantisme, je me demande vraiment comment il fait pour ne pas y laisser sa santé.

Le bus s’arrête pour une pause. Pendant ce temps là, j’échange quelques mots avec le chauffeur. Il n’aime pas les journalistes. Enfin, la plupart des journalistes. Il est fâché contre un journaliste qui avait parlé de l’ex Yougoslavie comme faisant partie intégrante de l’ancien bloc Soviétique. Il se demande pourquoi les journalistes ne font pas le moindre effort pour s’informer avant de parler. Il a fait des études de journalisme en France et justement, ça le chagrine que beaucoup d’entre eux maltraitent ce métier. Cela n’enlève rien à son charisme. Il est à la retraite et il dit qu’il fait ce qu’il aime. Il me dit sur un ton assez fier qu’à un moment donné son patron c’était Chevènement… Le deuxième bus qui transporte les autres manifestants est conduit par son épouse, elle aussi à l’age de la retraite. Elle me raconte qu’elle aimerait la prendre, mais elle peut pas.

La précarité ne touche pas que les salariés, c’est évident. Ils ne peuvent pas manifester car ils ont besoin de travailler mais je me demande bien s’ils n’auraient pas aimé participer à la manif.

On continue notre chemin, et Noëlle en profite pour m’expliquer l’histoire du syndicat SUD.

« SUD Santé, sont nés d’une coordination qui s’est crée entre les année 80 et 90, qui a existée pendant une dizaine d’années et c’était, au départ, une coordination des infirmières qui ne se sentaient pas représentées par leur syndicat et qui ont beaucoup contesté la politique du gouvernement en matière de formation des infirmières, de  reconnaissance des diplômes, donc des salaires, etc … et qui contestaient également le fonctionnement à l’intérieur des hôpitaux, où les médecins étaient tout-puissants, et elles, juste des exécutantes. Et quand je dis elles, je dis essentiellement des femmes à cette époque là. Il y avait les infirmières, ce qu’on appelle, les « sages-femmes ».

Et donc de cette coordination, qui a durée très très longtemps, qui a battu le pavé à Paris, avec des occupation des places devant le ministère de la santé, pendant des semaines et des semaines …  c’était déjà l’esprit de Nuit Debout .. Et de cette coordination qui s’est structurée au niveau national, est né, le syndicat SUD Santé. »

Voici le récit complet:

Copyright SayPhoto.fr

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Dans le bus, également, Etienne de Sud Orchestra. Il vient me parler d’un « gars qui habille les statues avec des T-Shirts » marqués d’un message politique. Je suis curieuse et je vais le voir. Je commence à lui poser des questions il m’explique comment il a choisi d’habiller les statues pour transmettre un message. Et d’ailleurs il incite tout le monde à le faire. J’enregistre l’interview  et je lui explique qu’il passera à midi – le temps de le transmettre au studio. Et c’est la que le drame arrive : Ma carte SD plante et je me retrouve sans l’interview. Je ne l’embête plus mais j’irai à la fin de la manifestation pour lui reposer des questions. Il a aussi habillé une statue à Paris, le maréchal Alphonse Juin. Il me montre les photos et il m’explique comment les gens se sont approprié la statue :

 

Etienne, comme à son habitude dans les manifestations, a pris la guitare et avec l’aide de quelques personnes, a fait un mini concert. Quand je parle avec lui de ses chansons, il me dit à chaque fois que « c’est pas encore ça ». Il considère que l’animation est bonne mais qu’il y a encore du travail sur la qualité des chansons. Moi, au contraire je trouve que c’est parfait :

La manifestation

Il est 14:30. Le bus est arrivé sur le périf, et il se dirige péniblement vers la sortie Porte d’Italie. Le trafic est bloqué. Personne ne sait pourquoi. Dominique, ma collègue journaliste et directrice d’antenne, est restée dans les studios à Besançon. On est en communication permanente et profite pour me dire que les taxis effectuent une opération escargot.

Le temps passe et le groupe commence à perdre patience. Des personnes commencent à comprendre qu’il se pourrait qu’on ne puisse pas manifester, car le temps sera trop court pour marcher et revenir à 17 heures (heure de départ prévue en fin de manifestation). La tension monte. L’autre bus, qui se trouve devant nous, vient d’ouvrir les portes. C’est les manifestants de SUD Santé Besançon et Nuit Debout. Ils remarquent que les portes de notre bus restent fermées. Le chauffeur ne souhaite pas prendre le risque de voir des personnes écrasées, car on est tout de même sur le périf et la circulation n’est pas arrêtée. Des discussions entre les organisateurs et le chauffeur commencent à prendre une tournure assez intense. Dehors les autres manifestants ont compris la situation et commencent à crier de nous laisser sortir. A ce moment, je me dis que si les portes ne s’ouvrent pas, les gens sortiront par les fenêtres.

Les autres bus ont fait de même. Il y a pas moins de 600 bus venus de tout le pays qui s’engouffrent dans la même sortie. Là, tout est bloqué. Les manifestants de tous les bus, sortent et bloquent le périphérique. Notre chauffeur est obligé d’ouvrir les portes. Cris de joie. Je sens comment l’atmosphère devient électrique. Le périf est bloqué d’un coté seulement. Dans l’autre sens la plupart des voitures et camions klaxonnent en signe de soutien. Avec l’écho, cela rends l’atmosphère assez spéciale

14 Juin - Manifestation à Paris - Périphérique Porte d'Italie

14 Juin – Manifestation à Paris – Périphérique Porte d’Italie

Je commence à enregistrer en audio et à filmer en même temps. Je transmet en direct sur Periscope et sur Facebook. Je reste en direct avec Dominique, ma collègue journaliste, qui se trouve dans le studio à Besançon. C’est parti pour une journée de manifestation d’une importance majeure.

Autour de moi, les manifestants sont joyeux . Je m’efforce de faire attention aux motos qui essaient de se frayer un chemin parmi eux. Une moto a failli me rouler dessus, le conducteur s’excuse … Je vois de plus en plus de manifestants qui sortent des bus bloqués vers la sortie Porte d’Italie. Sur la bretelle de sortie, je remarque une voiture de police avec un signe sur lequel est écrit « accident ». Les gens autour remarquent qu’il y a pas d’accident et en déduisent que c’est une manœuvre de la part de la police pour leur bloquer l’accès.

14 Juin - Manifestation à Paris - Périphérique Porte d'Italie

14 Juin – Manifestation à Paris – Périphérique Porte d’Italie

 

Dominique me propose un premier direct. J’en profite pour tester une nouvelle technologie que nous avons développée et qui nous permet de faire du direct n’importe où sans avoir besoin de beaucoup de matériel. Mon petit gadget fonctionne à merveille et me voici en direct sur les ondes de Radio BIP Besançon, tout en marchant dans les rue de Paris :

Nous arrivons Place d’Italie. Il y a du monde partout. Des commerçants ambulants proposent du couscous, de la paella, de la bière et des saucisses. Tout donne la sensation d’une grosse fête. A force de regarder partout, j’ai perdu le groupe SUD PTT. Je me dirige instinctivement vers la scène ou le groupe HK et les Saltimbanks viennent de finir leur concert. J’entends quelqu’un crier mon nom à coté de moi, c’est le groupe des Nuit Debout qui m’ont aperçue dans la foule et je décide de les suivre :

Nous restons environ 20 minutes sur place. Il y a des manifestants de tout le pays. Je vois leurs drapeaux: Le Havre, Toulouse, Bordeaux, Toulon, etc …  Le groupe commence à s’impatienter et tout le monde décide de partir vers la tête du cortège. J’apprends par SMS que le bus de la CGT est arrivé sur place depuis une heure environ et que ses occupants sont allés en tête de cortège plus tôt. Je vais apprendre plus tard qu’une partie d’entre eux ont été chargés par les CRS avec bombes lacrymogènes et grenades de des-encerclement.

De notre coté, les manifestants commencent à bouger. Des cortèges se forment et partent manifester vers l’Esplanade des Invalides : FO, Solidaires, Les dockers, CGT, etc … Je vais comprendre plut tard que la manifestation a commencé depuis 11h et que nous sommes parmi les derniers.

La foule est compacte et en remontant l’avenue je remarque au passage quelque vitrines et abribus cassés.

14 juin vitres cassées

J’ai mis mon brassard presse. Je n’ai pas sorti mon casque de protection pour deux raisons : il faisait chaud et de deux, il n’y avait aucune violence. Deux, trois, personnes m’interpellent pour savoir de quel média je suis. Une personne se rend compte qu’on est de la même région – il est du Jura – et visiblement très content de savoir que la presse locale est sur place.  Une manifestante me remercie. Elle trouve que c’est bien que les médias soit aussi parmi eux.

Tout le long de la manifestation, mis à part quelques échauffourées avec des CRS qui empêchaient la sortie de manif sur les axes adjacents, l’atmosphère est bon enfant.

Les partis politiques de gauche sont présents dans la manif. Je vois un petit groupe de personnes et parmi eux j’aperçois Jean-Luc Mélenchon. Il parle avec les gens et accepte – tout en lançant des piques sarcastiques – le jeu des selfies avec les manifestants.

Jean-Luc Mélenchon

Je continue ma montée vers l’Esplanade des Invalides. Je remarque les dockers bien alignés avec une rangée de tambours et qui jouent à l’unisson devant leur cortège. Je m’approche – à une distance assez grande pour ne pas déranger leur marche – pour prendre une photo. Une personne de leur sécurité me prend par le bras et me jette avec agressivité sur le côté. Il me dit, entre 2 insultes, qu’il y a 700 mecs qui vont m’arriver dessus. Ils font de même avec toutes les personnes qui s’approchent, mais ils font plus dans la pédagogie avec les manifestants qu’avec la presse apparemment.

Je ne m’attarde pas et je continue mon périple. Je sens que plus on approche du point d’arrivée, plus ça sent le gaz lacrymogène. Devant moi, à une vingtaine de mètres, pas loin de l’Esplanade des Invalides, beaucoup de CRS sont massés pour séparer une partie du cortège. Ça commence à gazer dans tous les sens et par précaution je m’éloigne pour arriver devant le Dôme des Invalides. C’est d’ailleurs le point de ralliement de tous les manifestants car les bus les attendent sur place.

A coté de moi quelques voitures de CRS avec 2 – 3 policiers pour les garder. Une scène hallucinante se produit devant mes yeux. Un des policiers se tourne d’un coup et vide sa bouteille de gaz lacrymogène sur un couple: une fille (métisse, pour moi dans ce cas ce détail est important) et un homme. Quand les gens commencent à crier pourquoi il a fait ça, il rétorque avec agressivité: « il étaient trop proches ». Alors que jusqu’à là, plein de personnes – blanches – sont passées à coté de leur voiture sans aucun souci.

Je remarque dans leur regard une sorte de haine permanente. Ça devient évident pour moi qu’ils se défoulent tout simplement de façon gratuite sur les personnes de leur choix.

Fin de manifestation - 14 Juin

La personne gazée a le visage tuméfié par la réaction du lacrymogène sur la peau et se fait aider par des passants. Elle a du mal à comprendre ce qu’il vient de se passer. Les vagues de gaz sont tellement puissantes que je dois utiliser mon écharpe pour me protéger aussi.

C’est la fin de la manif et je vois les dockers arriver sur l’Esplanade. Là, tout devient un peu plus violent en quelques secondes. Des heurts ont lieu à une vingtaine de mètres de notre point de ralliement.

En quelques secondes, l’endroit où je me trouve et qui semblait tranquille, devient la scène d’affrontements entre CRS et dockers. Des charges importantes de gaz sont envoyées pas loin de moi. J’étouffe et je vois plus rien. Des projectiles arrivent sur nous. Une bouteille de bière rebondit sur ma tête. Mon casque audio vient de me sauver d’une blessure certaine. La coïncidence fait que je transmettais en direct et que j’avais ces casques audio pour entendre le retour. Comme j’avais pressenti aucun danger, je n’ai pas pris le temps de sortir mon casque de protection de mon sac à dos.

Je me précipite pour sortir mon casque et m’éloigner de cette zone. C’était sans compter sur la « gentillesse » notoire des dockers, qui apparemment voient rouge quand une personne a un brassard presse et une caméra dans la main.

Un jour plus tard, je vois sur internet des « mèmes » de cette confrontation. Il se trouve que à ce moment précis, je me trouvais derrière ces deux voitures de police.

dockers

Une fois extraite de cette zone, je me dirige plus loin pour retrouver les personnes du groupe de Besançon. Par chance je les croise dans ce vacarme et on s’éloigne pour de bon de cette zone, devenue zone de guerre.

Sans cette dernière partie, ça aurait ressemblé à la fête de l’Huma. Tout le monde semble heureux d’avoir participé à cette manifestation gigantesque. Leur revendications sont limpides. Et le nombre de personnes a prouvé qu’il ne s’agissait pas d’une minorité, loin de la.

Dans le bus de retour, j’ai parlé avec 2-3 personnes. Voici leur sentiment au retour vers Besançon:

En conclusion

Mon sentiment personnel est simple. Une très grande partie de la population ne souhaite pas être précarisée davantage.

Le gouvernement essaie à nouveau de détourner l’opinion publique avec des phrases choc et avec des idées qui datent de l’époque sombre de la France – interdire les manifestations. Les « grands » médias ne parlent que des casseurs et des responsables des débordements. Les centaines de milliers de personnes dans la rue, n’on droit qu’à quelques lignes dans ces mêmes médias.

Pendant que toute la France se concentre sur les « casseurs » et les « violences policières » on a tendance à oublier les vrais responsables. Les deux camps – manifestants et policiers – rentrent à la maison avec des contusions et des bleus – voire pire, avec un œil en moins ou dans le coma comme le photographe indépendant.

Et pendant ce temps là, les vrais responsables trinquent le champagne en regardant des matchs de foot . Et c’est pas une phrase symbole, c’est exactement ce qu’il s’est passé :

Et je vais finir avec une belle élocution de François Hollande en 2012:

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