Besançon : face à la passivité des Autorités, SolMiRé réquisitionne un logement vide
12 avril 2021
Toufik-de-Planoise (97 articles)
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Besançon : face à la passivité des Autorités, SolMiRé réquisitionne un logement vide

L’association SolMiRé (Solidarité Migrants-Réfugiés) est passée des paroles aux actes, après avoir passé plusieurs mois à tenter d’alerter les différentes administrations sur une situation jugée préoccupante. Chaque nuit, à Besançon, plusieurs jeunes dorment à la rue, ou dans des conditions précaires. Ce lundi ses membres ont donc investi un bâtiment vacant du secteur Tarragnoz, afin d’y loger des mineurs non-accompagnés en difficultés matérielles et administratives. Une façon de faire « bouger les choses » et de ne « plus attendre passivement des solutions. »


« Inaction des Pouvoirs publics = réquisition ! »
Après des courriers laissés lettres mortes dont dernièrement courant mars à la Préfecture, à la Mairie, et au Département, SolMiRé s’est décidée à taper concrètement du poing sur la table. Au début du mois, ses membres ont ainsi organisé la réquisition d’un appartement du faubourg Taragnoz. « Les locaux appartiennent à VNF (voies navigables de France). Tout est vide mais nickel depuis plusieurs années, le dernier locataire étant parti en 2017. Ces biens semblent être des logements de fonction, peu ou pas plébiscités. Du coup seul le sous-bassement est utilisé pour l’écluse du tunnel, même si il n’y a personne aujourd’hui » développe un militant. Le propriétaire a été prévenu, mais ni lui ni les forces de l’ordre ne se sont pour l’instant manifestés.

En venant de la D683, il est pourtant difficile de rater la grande banderole qui domine la façade. Trois jeunes vont en tout cas pouvoir bénéficier d’un toit, droit qui leur est actuellement inaccessible pour des raisons kafkaïennes. « Ils sont considérés comme majeurs après des tests controversés et contestés, donc le Département refuse de s’en occuper. Mais au 115 (hébergement d’urgence) on nous rétorque qu’il est impossible d’assister des mineurs » indique un éducateur. Il poursuyit : « Nous souhaitons interpeller l’opinion et les pouvoirs publics. Cela n’est en rien obligatoire, mais une Municipalité peut tout à fait se saisir de la compétence d’accueil. C’est par exemple le cas à Toulouse. À Besançon, on attends un peu plus d’une Majorité de gauche. »


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