Photo Reportage – 15 décembre, les « Gilets Jaunes » à Besançon
17 décembre 2018
Emma Audrey (159 articles)
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Photo Reportage – 15 décembre, les « Gilets Jaunes » à Besançon

Malgré les demandes insistantes du gouvernement, le 15 décembre a été, encore une fois, une journée de manifestation sur l’ensemble du territoire. Tout a été fait pour dissuader les personnes à se rendre aux manifestations. Des messages adressés directement par le gouvernement, par des députés LaREM et même Hollande s’est exprimé pour « expliquer » que « le mouvement doit trouver son dénouement ». Ce qui est sûr, c’est que la présence policière sur l’ensemble du territoire a été renforcée, avec cette fois une volonté d’empêcher les manifestants d’approcher certains bâtiments et zones, comme à Paris ou une grosse partie des manifestant.e.s étaient nassé.e.s à l’Opéra pendant tout l’après-midi avec interdiction d’approcher les Champs-Elysées. D’autres témoignages parlent de blocages en amont sur les autoroutes et aux gares de Paris.

A Besançon

La manifestation s’était donnée rendez-vous à 14h place de la Révolution, suite à un appel régional. Beaucoup de manifestant.e.s avaient fait le déplacement pour montrer leur détermination et pour démontrer que le mouvement ne s’essouffle pas. Quelques personnes avec des drapeaux blancs ont souhaité exprimer leur volonté de manifester en paix. Une façon de dire que c’est pas eux les casseurs et de se désolidariser des scènes de violences qui passent en boucle dans les médias mainstream.

La Préfecture avait anticipé la manifestation et après l’arrêté qui interdisait toute manifestation sur Ecole-Valentin jusqu’au 17 décembre, un cordon de CRS appuies par les policiers en civil de la BAC avaient bloqué tout accès à la Préfecture.

La manifestation, bon enfant, était un melting pot de personnes de tous horizons. Plusieurs pancartes demandant le RIC (Référendum d’Initiative Populaire) étaient arborées en tête de cortège.

Qu’est-ce que c’est le « RIC » ?

Le RIC a fait son apparition dans les manifestations depuis « l’acte 3 ». La Constitution de la Ve République, adoptée le 4 octobre 1958, prévoit depuis son origine dans l’article 11 la possibilité d’organiser un référendum. Une modification en 2008 (sous Sarkozy) « a ajouté la possibilité de convoquer un référendum à l’initiative d’« un cinquième des membres du Parlement, soutenus par un dixième des électeurs inscrits sur les listes électorales », soit plus de 4,5 millions de personnes. Mais ce « référendum d’initiative citoyenne », en vigueur depuis 2015, n’a jamais été appliqué, même si un site Internet a été conçu pour soutenir les éventuelles propositions. » expliquent nos confrères du Monde.

Mais c’est avant tout une volonté de « donner une partie du pouvoir au peuple ». Alors que la fracture avec les classes politiques semble plus profonde que jamais, un tel changement pourrait redonner confiance aux personnes qui manifestent et qui soutiennent le mouvement depuis le 17 novembre.

La manifestation devant la Préfecture

Alors que les manifestants se dirigeaient vers la Préfecture, un barrage policier bloquait le passage. Les manifestant.e.s ont commencé par chanter la Marseillaise et s’approcher un peu trop près du cordon de policiers, qui ont riposté en matraquant les personnes devant et en envoyant des gazes lacrymogènes sur l’ensemble du cortège. Il s’en est suivi des échauffures entre manifestants et policiers qui s’est soldé avec plusieurs interpellations (au total 8 personnes ont été arrêtées) et un manifestant blessé à la tête par un coup de matraque. Plusieurs personnes se sont retrouvées coincées coté parking Chamars et une partie des manifestant.e.s ont essayé de retourner vers la Préfecture à plusieurs reprises en essaient d’autres accès.

Fin de l’histoire, beaucoup de dégoût pour des manifestants qui ont interprété cette réponse de la police comme une attaque à leur droit de manifester. Plusieurs vidéos sur les réseaux sociaux montrent des personnes indignées par cette situation, mais avant tout, indignées par la réponse du gouvernement, qu’ils considèrent insuffisante.

Maxime Lamboley, notre collègue photographe était sur place et nous a apporté son témoignage en photo

 

 

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- Journaliste grand reporter.